Un décret du 28 décembre (JO du 30-12-16) vient généraliser le dispositif d’appartements de coordination thérapeutique « Un chez-soi d’abord ». Évalué depuis quatre ans dans quatre agglomérations (Lille, Marseille, Toulouse et Paris), ce programme propose aux personnes en situation de grande précarité et présentant des troubles psychiques sévères une orientation vers un logement ordinaire, en leur assurant un accompagnement soutenu par une équipe médico-sociale pluridisciplinaire. « Ce décret permet d’apporter une réponse nouvelle à la question persistante des publics sans-abri dont près de 30 % souffriraient de troubles psychiques. Le pari de Un chez-soi d’abord tient dans l’orientation directe vers un logement stable, sans passer obligatoirement par un centre d’hébergement temporaire. Le logement, droit fondamental, sert alors de tremplin pour faciliter les soins et l’inclusion sociale », ont expliqué le 3 décembre, dans un communiqué commun, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, la ministre du Logement et de l’Habitat durable et la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion.
Quatre ans après l’accès au logement de la première personne, les résultats de l’évaluation scientifique du programme sont « sans ambiguïté ». Réalisée à partir du suivi de 700 personnes, l’évaluation démontre, « à la fois, l’amélioration de la situation des bénéficiaires, mais aussi l’optimisation des moyens mobilisés par les pouvoirs publics » :
- Baisse significative du nombre de symptômes
- Réduction de moitié des durées d’hospitalisation pour les personnes logées et accompagnées comparées au groupe témoin
- Meilleure inclusion sociale et plus grande autonomie des personnes
Marisol Touraine et Emmanuelle Cosse vont soutenir la généralisation de l’évaluation en 2017, à hauteur de 6 millions d’euros. Les Agences régionales de santé (ARS) lanceront des appels à projets dans les mois à venir pour déployer le programme sur l’ensemble du territoire national. 16 nouveaux sites seront ainsi intégrés au cours des prochaines années. Objectif : atteindre 2 000 places ouvertes à des personnes en situation de grande précarité.