L’association a aidé en 2019 1,4 million de personnes, dont plus de 650 000 enfants. Le niveau de vie médian de ces personnes s’élève à 537 euros, bien en-dessous du seuil de pauvreté fixé en 2018 à 1 063 euros.
Pour son rapport annuel sur l’état de la pauvreté en France, publié jeudi 12 novembre 2020 et qui compile des données de 2019 (et donc d’avant la crise du coronavirus), le Secours catholique a étudié « en détail » le budget de 3 000 familles suivies par l’association, a expliqué à l’AFP sa présidente, Véronique Fayet.
Une fois déduites les dépenses contraintes (loyer, factures d’eau et d’énergie, assurances…), la moitié des personnes vit avec moins de 9 euros par jour. Ce « reste pour vivre » doit financer nourriture, vêtements, produits d’hygiène etc.
« Avec des budgets aussi serrés et en dessous des minima pour vivre décemment, les personnes que rencontre le Secours catholique sont quotidiennement contraintes à des choix impossibles », selon le rapport. Beaucoup doivent « privilégier les dépenses alimentaires au risque de ne pas être en mesure de payer un loyer ou des factures ».
« Le reste pour vivre devrait permettre de payer les loisirs, mais beaucoup n’en ont plus », explique Véronique Fayet. « J’ai par exemple rencontré des mamans à Marseille qui m’ont dit ne plus faire de cadeau pour les anniversaires des enfants, qu’elles ne fêtent plus car elles n’en ont pas les moyens », raconte-t-elle.
« La crise actuelle va encore augmenter la pauvreté et les inégalités », souligne Mme Fayet. « Beaucoup de personnes qui étaient dans une grande fragilité économique ont basculé dans la pauvreté. La situation est dramatique ».
Les familles ont notamment souffert de la fermeture des cantines scolaires pendant le premier confinement : « cela a généré des coûts supplémentaires énormes dans les familles de 2, 3, 4 enfants », explique la présidente. Par ailleurs, « des personnes qui se débrouillaient avec des petits boulots ont vu leurs ressources disparaître ».
Le Secours catholique souhaite « un plancher social qui protège tout le monde » et demande l’instauration d’un revenu minimum garanti, qui s’élèverait à 893 euros (50 % du niveau de vie médian). L’association demande qu’il soit accessible aux jeunes dès 18 ans et aux étrangers dès l’obtention de leur titre de séjour, « deux populations particulièrement frappées par la pauvreté ».
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