L’évolution du niveau de vie des personnes âgées

Publié le 15 mai 2013 à 0h00 - par

La pauvreté des seniors reste concentrée et s’est même accrue chez les femmes de plus de 75 ans, souvent veuves et qui ont peu travaillé, selon l’Insee.

L’évolution du niveau de vie des personnes âgées

Dans l’édition 2013 de son enquête annuelle sur « Les revenus et le patrimoine des ménages », l’Insee a étudié l’évolution du niveau de vie des personnes âgées entre 1996 et 2009. Si, durant cette période, le niveau de vie moyen des personnes âgées de plus de 65 ans a évolué parallèlement à celui des personnes d’âge actif, cette réalité masque des situations individuelles et générationnelles plus contrastées.

En 2009, le niveau de vie moyen des personnes âgées de 65 ans ou plus s’établissait à 22 530 euros par an, soit 1 877 euros par mois, un niveau proche de celui des personnes d’âge actif, observe l’Institut. Entre 1996 et 2009, la concentration des personnes âgées dans les niveaux de vie intermédiaires s’est accentuée. De fait, « elles ont moins souvent de très faibles revenus, grâce au « plancher » de revenu assuré par le minimum vieillesse, cumulé éventuellement avec des aides au logement », commente l’Insee.

Toutefois, en 2009, le niveau de vie moyen des personnes âgées de 75 ans ou plus s’avérait inférieur de 11 % à celui des personnes âgées de 65 à 74 ans, alors que leurs niveaux respectifs étaient proches en 1996. « La situation relative des ainés s’est dégradée, quelle que soit leur position dans l’échelle des niveaux de vie, constate l’Insee.

Parallèlement, au sein de chaque classe d’âge, les inégalités se sont accrues par le haut. Au final, les inégalités de niveaux de vie augmentent au sein des personnes âgées ». En effet, le rapport des masses de niveaux de vie détenues par les 20 % les plus aisés et les 20 % les plus modestes est passé de 3,6 en 1996 à 4,0 en 2009, a calculé l’Institut.

Le niveau des pensions s’élève régulièrement du fait du renouvellement de la population ; les nouveaux retraités disposant de meilleures pensions que celles des personnes qui décèdent. Cette amélioration est plus forte dans le bas de la distribution des pensions et les inégalités de niveau de retraite tendent ainsi à diminuer au sein de chaque génération. Avec une participation accrue au marché du travail, les femmes bénéficient également, plus souvent, de droits propres à la retraite.

De plus, le montant moyen de la pension des retraités s’accroît au fil des générations, en raison de l’amélioration des carrières salariales jusqu’aux générations nées dans les années 1950, de la généralisation progressive de régimes complémentaires obligatoires et de la mise en place de droits familiaux et des minima de pensions dans les systèmes de retraite. Dans le même temps, les retraites étant indexées sur les prix, le pouvoir d’achat des retraités est à peu près stable au fur et à mesure qu’ils avancent en âge. L’écart de niveau de vie qui en résulte, entre nouveaux seniors et plus âgés, tend en outre à s’amplifier avec le vieillissement de la population lié à l’allongement de la durée de vie.

L’amélioration progressive des pensions de retraite au fil des générations et l’augmentation des revenus du patrimoine s’accompagnent d’un alourdissement de la fiscalité, associé au relèvement de la CSG, et d’un moindre apport des prestations sociales dans les ressources des personnes âgées. En conséquence, la part de bénéficiaires du minimum vieillesse a fortement diminué. L’impact des prestations sociales et des prélèvements sur les écarts de niveau de vie entre classes d’âge et au sein des classes d’âge a peu varié dans le temps. Les écarts de revenus hors transferts sociaux et prélèvements s’étant creusés sur la période, les inégalités de niveau de vie augmentent légèrement, pointe l’Insee.

Les personnes âgées se révèlent, au final, moins affectées en moyenne par la pauvreté que les personnes d’âge actif, conclut l’Institut. Néanmoins, la pauvreté des seniors reste concentrée – et s’est même accrue – chez les femmes de plus de 75 ans, souvent veuves et qui, sur les générations concernées, ont peu travaillé. En 2009, le taux de pauvreté monétaire des personnes âgées de 75 ans ou plus s’élevait à 13 %, contre 7,7 % pour les personnes âgées de 65 à 74 ans et 12,8 % pour les personnes d’âge actif.