L’hospitalisation à domicile ne progresse pas assez, selon la Cour des comptes

Publié le 22 janvier 2016 à 15h04 - par

L’hospitalisation à domicile, qui permet de prendre en charge un patient atteint de pathologies lourdes chez lui ou dans sa maison de retraite, ne progresse pas assez par rapport aux objectifs du gouvernement, s’est inquiétée mercredi la Cour des comptes.

hospitalisation à domicile

En 2013, les pouvoirs publics s’étaient fixés comme objectif un doublement d’ici à 2018 des part d’activité de l’hospitalisation à domicile (HAD), « la portant de 0,6 % à 1,2 % de l’ensemble des hospitalisations complètes », rappelle la Cour des comptes dans un rapport. Mais ces objectifs, « substantiellement inférieurs » à ce qui existe déjà dans d’autres pays, sont pourtant compromis, alertent les Sages, le rythme de progression globale de la HAD ayant eu tendance à « fortement ralentir ».

Ainsi, « après avoir progressé de + 7,7 % en 2012 par rapport à 2011, le nombre de journées (en HAD, ndlr) » a augmenté de 4,7 % en 2013, puis de seulement 1,9 % en 2014, avec cette année-là « 4,4 millions de journées réalisées au bénéfice d’environ 106 000 patients ». Au cours des premiers mois de 2015, les entrées en HAD ont été plus dynamiques (+ 2,5 % par rapport à 2014) mais pas dans « des dimensions très importantes », a précisé Antoine Durrleman, président de la sixième chambre de la Cour des comptes, auditionné par la mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale de l’Assemblée nationale. « Aujourd’hui, 18,5 patients par jour » sont concernés par l’HAD pour 100 000 habitants, soit « moins de 50 % de l’objectif que les pouvoirs publics se sont assignés pour 2018 », a-t-il souligné.

Les disparités géographiques persistent et les agences régionales de santé « jouent plus ou moins le jeu », a-t-il également déploré. Ainsi, la HAD progresse dans le Languedoc-Roussillon, la Champagne-Ardenne, mais elle ralentit en Basse-Normandie et en Ile-de-France, et diminue même en Alsace et en Haute-Normandie. Les médecins libéraux comme hospitaliers ne la prescrivent pas assez, en raison d’un manque de formation, elle reste mal connue des patients et de leurs familles, n’est pas suffisamment utilisée pour améliorer le parcours de soins des personnes âgées et reste mal articulée avec les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), note le rapport.

Pour favoriser son développement, la Cour des comptes recommande de « mener à son terme l’élaboration des référentiels d’activité de l’HAD » pour mieux cibler le type de pathologies pour lesquelles elle s’avère la plus efficace, mais aussi de recomposer fortement l’offre de soins en HAD « par regroupement de petites structures ».

Pour en savoir plus : Consulter le rapport de la Cour des comptes « L’hospitalisation à domicile »

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