La scolarisation des enfants en situation de handicap dans les pays européens

Publié le 7 février 2013 à 0h00 - par

La comparaison avec nos voisins européens en matière de scolarisation des enfants handicapés tracent des voies de réforme pour la France, tant sur les finalités de la scolarisation et les procédures d’orientation des élèves que sur l’amélioration des dispositifs d’accompagnement.

Dans le monde, 250 millions d’enfants porteurs d’un handicap sont non scolarisés, selon une étude de l’Unesco, qui date déjà de 2007. Depuis les années 1990, les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sont engagés dans un processus d’inclusion scolaire visant à adapter l’école à la diversité de ses élèves, dont les enfants en situation de handicap.

Dans la majorité des pays membres de l’OCDE, des progrès notables ont ainsi été réalisés en faveur d’une plus grande inclusion de ces enfants à l’école. En France, par exemple, le nombre d’élèves en situation de handicap qui sont scolarisés en milieu ordinaire a augmenté de 30 % entre 2005 et 2011, rapporte le Centre d’analyse stratégique (CAS), organisme rattaché au Premier ministre, dans une récente note d’analyse (n° 314, janvier 2013) intitulée « La scolarisation des enfants en situation de handicap dans les pays européens ».

Cette ambition commune masque des réalités contrastées selon les pays, faute d’une définition identique des besoins éducatifs particuliers, constate le CAS. Le Centre d’analyse stratégique a, néanmoins, repéré des problématiques partagées par la plupart des pays européens. Et de citer : le rôle nouveau de l’enseignement spécialisé, la formation des enseignants et des personnels d’accompagnement, la reconnaissance statutaire des personnels d’accompagnement et le rôle des enseignants dans l’évaluation des besoins et la définition de l’orientation.

Enfin, l’ensemble des pays européens se heurte à un fort abandon de la scolarisation au-delà de l’âge obligatoire et à une impréparation de la transition de l’école à l’emploi. « Ces différents points tracent des voies de réforme pour la France, sur les finalités de la scolarisation et les procédures d’orientation des élèves, ainsi que sur l’amélioration des dispositifs d’accompagnement des enfants en situation de handicap à l’école », assure le CAS.

Pour continuer à améliorer la situation en France, le CAS formule quatre propositions.

Sur l’efficacité de la scolarisation

– Se doter d’un système de suivi des diplômes obtenus par les élèves handicapés, des connaissances et des compétences acquises au regard du socle commun et en fonction des différents modes de scolarisation.
 

Sur les dispositifs d’accompagnement

– Renforcer la coordination entre les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et les établissements qui travaillent autour du projet personnalisé de scolarisation, en confiant l’évaluation des besoins d’accompagnement à l’établissement, après orientation par la MDPH.

– Définir un socle d’exigences nationales sur la formation au handicap des futurs enseignants.

– Favoriser la formation continue des enseignants et inciter les établissements spécialisés à devenir des centres-ressources, ouverts également aux personnels d’accompagnement (auxiliaires de vie scolaire ou AVS) et aux familles, pour toute question pédagogique, de vie scolaire ou de soins.