L’Anas formule 5 propositions pour améliorer la protection de l’enfance

Publié le 7 mars 2013 à 0h00 - par

Travaillant de longue date sur la question de la protection de l’enfance, l’Anas a publié, courant février, le fruit de ses réflexions pour améliorer le dispositif.

« La question de la protection de l’enfance implique une certaine vision de l’enfance et de la famille et touche à des évolutions et équilibres fondamentaux de la société », explique la présidente de l’Association nationale des assistants de service social (Anas), Elsa Melon. Au-delà des affaires récentes qui ont suscité un vif et légitime émoi dans la société, « l’interrogation quant à l’amélioration du système de protection de l’enfance se pose toujours à nous, et ce depuis toujours ! », poursuit la présidente de l’association.

Forte de sa longue expérience sur le sujet et de ses réflexions, l’Anas formule aujourd’hui « 5 propositions concrètes pour améliorer la protection de l’enfance en France ». À savoir :

1. Inscrire comme légale la possibilité de saisine directe du Défenseur des droits « en cas de dysfonctionnements institutionnels durables et nuisant gravement à la protection des droits ou mettant en cause l’intérêt de l’enfant ». L’association défend ce changement majeur depuis 2007. Elle a rédigé un texte « prêt à l’emploi » pour aller vers une modification législative.

2. L’Anas propose de renforcer les moyens judiciaires d’évaluation des situations complexes. Le remplacement de l’Investigation à orientation éducative (IOE) et de l’enquête sociale par la Mesure judiciaire d’investigation éducative (MJIE) a, selon elle, constitué « un affaiblissement de l’expertise dans des situations pourtant sensibles ». L’association demande donc « une évaluation objective et globale de cette mesure, créée en vue d’une réduction de coûts et bien peu respectueuse de l’intérêt des enfants ».

3. L’Anas préconise que tant l’institution que le salarié soient obligés de s’inscrire dans un réel processus de formation continue, en interne comme hors à l’institution. « La réduction des moyens de formation, l’écart trop long entre deux temps de formation sont de plus en plus fréquents. De la formation initiale à la formation continue, c’est un processus garanti de formation tout au long de la vie professionnelle dont nous avons besoin », plaide l’association.

4. « Le secret professionnel, facilement accusé de tous les maux, n’est pourtant pas un problème, estime l’Anas. Ce qui l’est, c’est le trop-d’informations, la malinformation ». Elle propose donc de « travailler sur ces questions au sein des institutions. De plus, puisque le groupe est devenu un passage quasi-obligé, les dynamiques de groupe et les différents biais qui peuvent la parasiter sont essentiels à connaître et repérer pour favoriser une évaluation raisonnée ». L’association demande, là aussi, l’instauration de « travaux réguliers au sein des équipes sur ces questions ».

5. Enfin, avec pour objectif de mieux comprendre la situation en cas de drame, l’Anas propose « d’ouvrir un débat sur l’établissement d’un principe de non-sanction et de recherche compréhensive pour mieux apprendre ». En effet, il apparaît important à l’association de « sécuriser la possibilité de la parole pour que nous soyons sûrs que les professionnels puissent s’exprimer sans crainte, non pas pour mettre en cause ou se mettre en cause, mais pour permettre de progresser si besoin ». Par ailleurs, l’Anas estime « nécessaire d’avoir recours à une autorité indépendante de l’institution concernée par une affaire dramatique pour en garantir la légitimité, se situant hors d’une logique pénale et intervenant dans un cadre sécurisé (d’où l’importance du principe de non-sanction à définir et inscrire dans les textes) ».

Pour en savoir plus : www.anas.fr
 

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  • Développer une confiante collaboration avec l’institution et les autres membres de l’équipe.
     
  • Faire le lien avec les orientations institutionnelles (schéma départemental, projet de service, etc.).