Hôpital : Emmanuel Macron lance une mission express sur les difficultés des urgences

Publié le 1 juin 2022 à 10h16 - par

Emmanuel Macron a annoncé mardi 31 mai 2022 une mission d’un mois pour diagnostiquer la crise des services d’urgences à l’hôpital et proposer des pistes pour y répondre, première étape d’un plan devant être décliné à l’échelle des « 1 200 bassins de vie » français.

Hôpital : Emmanuel Macron lance une mission express sur les difficultés des urgences

Hôpitaux engorgés, déserts médicaux croissants, « perte de sens » du métier pour les personnels : face à une « crise systémique » du monde de la santé, Emmanuel Macron a dessiné, mardi 31 mai, au Centre hospitalier de Cherbourg avec la nouvelle ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, et des professionnels les contours de son vaste chantier « santé » en s’attaquant d’abord à la crise des services d’urgence.

Le professeur François Braun, président de Samu-Urgences de France, se voit confier une mission « d’un mois sur les soins non programmés » et doit remettre ses conclusions « au plus tard le 1er juillet » à la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon.

Son rapport « aura vocation à expliquer, territoire par territoire, là où sont les manques, de pouvoir les chiffrer », en particulier les questions de manque de personnel et donner des premières pistes pour répondre à ce problème, a détaillé le chef de l’État.

Le président a rappelé les changements engagés dans son premier mandat – fin du numerus clausus, Ségur de la santé, etc. – a dit constater malgré tout les hôpitaux engorgés, les déserts médicaux croissants, la « perte de sens » des personnels qui sont nombreux à quitter les professions de santé.

Selon lui, le système de santé doit faire l’objet d’une « vraie révolution collective ». C’est l’objet du vaste chantier que le ministère et tous les acteurs du système de santé doivent démarrer à l’été avec toutes les parties prenantes.

Radioscopie des difficultés « territoire par territoire », « hôpital par hôpital », ce chantier doit selon Emmanuel Macron, permettre de « bâtir des solutions très concrètes » adaptées à chacune des 1 200 intercommunalités « sur la base du cahier des charges national » mais aussi avec la promesse de moyens supplémentaires que le chef de l’État envisage en « milliards d’euros ».

Fermetures de nuit, « délestages » sur d’autres hôpitaux, accès filtrés par les Samu : au moins 120 services d’urgence ont été forcés de limiter leur activité ou s’y préparent et tous les voyants sont au rouge.

Au total, quasiment 20 % des quelque 620 établissements, publics et privés, hébergeant un ou plusieurs services d’urgences sont touchés. À Cherbourg, à moins d’une urgence vitale, seul un appel préalable au 15 peut ainsi permettre une admission à certaines heures.

Alors que des professionnels mettent en garde contre une embolie des services d’urgence cet été, le chef de l’État a dit « garantir qu’on fera tout pour qu’elles tiennent ».

Revalorisation sans délai

« Il y a urgence à agir pour assurer la continuité des soins partout dans les territoires, non plus dans quelques années mais dans quelques semaines », s’est alarmé le président de l’ordre national des infirmiers, Patrick Chamboredon.

Pour Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), des revalorisations doivent être décidées sans délai et l’hôpital public ne pourra plus, à l’avenir, pallier les faiblesses de tout le système de santé.

En renouant avec ces déplacements de terrain, Emmanuel Macron rompt avec une longue parenthèse, depuis sa réinvestiture le 7 mai 2022, durant laquelle il a beaucoup consulté mais peu pris la parole sur les sujets nationaux.

Le chef de l’État entend démentir ceux qui, jusque dans sa majorité, s’inquiètent d’un manque de souffle de ce début de quinquennat à 12 jours du premier tour des législatives.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2022


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Santé »

Voir toutes les ressources numériques Santé