Les cliniques veulent gérer les hôpitaux publics en déficit

Publié le 26 janvier 2012 à 0h00 - par

Les organisations représentatives des cliniques privées ont réclamé jeudi la mise sous administration provisoire des hôpitaux publics en déficit et ont proposé d’en assurer la gestion, comme d’autres pays le font déjà.

Les présidents de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) et de sa branche médecine-chirurgie-obstétrique, Jean-Loup Durousset et Lamine Gharbi, ont demandé au ministère de la Santé de « faire jouer la transparence et de publier la liste des hôpitaux publics en déficit au cours des cinq dernières années ainsi que le montant des subventions publiques allouées au titre des contrats de retour à l’équilibre (CRE) pour combler leurs déficits », selon un communiqué. Ils ont notamment cité les « cas récents » d’hôpitaux dont le déficit a été ainsi épongé, selon eux, comme ceux de Lens (Pas-de-Calais), Forbach et Saint-Avold (Moselle), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Amiens (Somme) et Le Blanc (Indre).

« L’hôpital public doit devenir plus efficient pour trois raisons : il coûte cher à la collectivité dans son fonctionnement quotidien, il est plongé dans une culture du déficit d’exploitation et enfin, il fait gonfler la dette sociale aux frais des cotisants sociaux, sans s’interroger sur son fonctionnement : recrutement de fonctionnaires, absentéisme record », a souligné Lamine Gharbi. La gestion des hôpitaux déficients doit être confiée au privé si besoin, estiment les représentants du privé qui vantent la productivité des cliniques alors que, selon eux, la Sécurité sociale leur paye 28% de moins que les hôpitaux pour des soins identiques.

Les hôpitaux représentent, selon la FHP, 42% du budget de la Sécu. Depuis 2007, leur déficit cumulé s’élève à environ 3 milliards d’euros et en sept ans, l’encours de leur dette a plus que doublé, passant de 10,1 milliards à 24 milliards d’euros en 2010, selon elle. Rappelant que la Cour des Comptes et les chambres régionales ont déjà pointé des exemples de gaspillage et de dysfonctionnements, mais « apparemment, cela n’émeut personne et tout continue comme avant », ont déploré les représentants des cliniques. « Nous sommes prêts à aider dans leur gestion les hôpitaux déficients, voire à en assumer la gestion financière, comme cela se fait déjà ailleurs en Europe, en Suède ou en Grande-Bretagne par exemple », a indiqué Lamine Gharbi.

© 2012 AFP


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