Urgences : améliorer la prise en charge des seniors pour désengorger les services

Publié le 14 septembre 2017 à 15h29 - par

L’encombrement des services d’urgences s’explique en grande partie par « un manque criant de solutions » pour la prise en charge des patients à leur sortie, surtout pour les personnes âgées, selon un rapport du Sénat publié mercredi 13 septembre, qui propose de développer des services adaptés à leurs besoins.

Urgences : améliorer la prise en charge des séniors pour désengorger les services

« Pour nous, le principal problème n’est pas d’empêcher les patients de venir aux urgences, mais de réussir à les en faire sortir », résume un chef de service interrogé pour ce rapport sur les urgences hospitalières.

Avec 20,3 millions de passages en 2015 (42 % de plus qu’en 2002), la fréquentation des urgences augmente à un rythme « difficilement soutenable à long terme », notent ses auteurs, Laurence Cohen (Communiste, républicain et citoyen), Catherine Génisson (PS) et René-Paul Savary (LR).

Souvent mise en avant, l’augmentation de passages considérés comme « inutiles », de la « bobologie », n’est qu’un « faux problème », selon les sénateurs, contrairement à « l’aval des urgences », la « difficulté majeure » évoquée par les chefs de service et praticiens consultés.

Près d’un quart des patients des urgences nécessitent un séjour hospitalier, une proportion qui grimpe à 56 % chez les plus de 75 ans.

Mais les problèmes d’accessibilité à des plateaux techniques et le manque de lits disponibles dans les services spécialisés ou en établissement s’avèrent chronophages pour les personnels qui, dans « 20 % des cas », doivent « appeler plusieurs services pour trouver une place au patient ». Une tâche encore plus difficile s’il est âgé.

Résultat, les délais d’attente s’allongent, les lits d’hospitalisation de courte durée sont utilisés de manière prolongée, certains retours à domicile sont « inappropriés ». Et « dans 13 % des cas en moyenne, les patients » se retrouvent « dans un service inadapté ».

Les personnes âgées, qui passent 4h30 aux urgences en moyenne contre 2h20 pour les plus jeunes, pâtissent en outre de « l’érosion » des services de médecine générale, plus adaptés aux multiples pathologies qu’elles présentent souvent.

Les sénateurs préconisent ainsi de « développer à nouveau les services de gériatrie aiguë et de médecine générale dans les établissements » et d’y adresser directement les seniors quand l’urgence vitale n’est pas en jeu.

Ils appellent en outre à « développer la prise en charge médicalisée » en maison de retraite par exemple grâce à la télémédecine.

Plus généralement, une vingtaine de propositions destinées à améliorer le fonctionnement des urgences hospitalières accompagnent leur état des lieux.

Ils prônent par exemple la généralisation de la fonction de gestionnaire de lits (bed manager) ou de « mettre fin aux fermetures de lits dans les services de médecine et de chirurgie générale ».

Pour favoriser la collaboration entre la ville et l’hôpital, ils suggèrent aussi le rapprochement, voire l’adossement des maisons médicales de garde aux urgences et la généralisation du tiers payant intégral (dispense d’avance de frais) dans ces structures.

Côté personnel, l’ouverture d’un débat sur la création d’une spécialité d’infirmier urgentiste figure également parmi les préconisations.

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