Alors qu’au Canada, les feux de forêt ont déjà ravagé une surface équivalente au territoire de la Belgique, le ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche et le ministère de l’Intérieur ont renouvelé, fin mai 2025, la campagne annuelle de prévention et d’acculturation des populations exposées aux risques de feux de forêt et de végétation. Pour la 8e année consécutive, cette campagne a pour objectif de diffuser et faire connaître sur l’ensemble du territoire hexagonal et de la Corse les bons réflexes à adopter face au risque de feux, tant pour veiller à ne pas en être la cause que pour s’en protéger. Avec comme mot d’ordre : « Ayons les bons réflexes ».
La campagne nationale s’accompagne d’un conséquent kit de communication à destination des collectivités locales, des institutions et organisations.
Au-delà, Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, et Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche ont signé, le jeudi 5 juin 2025 à l’occasion d’un déplacement dans les Pyrénées-Orientales, la Stratégie nationale de défense des forêts et des surfaces non boisées contre les incendies. Prévue par l’article 1er de la loi du 10 juillet 2023 visant à renforcer la prévention et la lutte contre l’intensification et l’extension du risque d’incendie, cette stratégie, fruit d’une concertation menée au cours du premier trimestre 2025, poursuit trois objectifs majeurs.
Gérer les territoires de façon résiliente pour éviter l’éclosion des feux
Il s’agit, pour un territoire donné, de réduire au maximum le nombre d’éclosions d’incendie, notamment par la connaissance du risque, par l’aménagement durable et résilient des territoires, par le développement de la culture du risque et par la surveillance dissuasive. L’atteinte de cet objectif devra être évaluée par le nombre d’incendies recensés sur un territoire, si possible en tenant compte de la sensibilité de la végétation et de la variabilité météorologique, précise la stratégie gouvernementale.
Réduire les superficies brûlées
La résilience et la préparation d’un territoire, ainsi que le niveau de la réponse opérationnelle, doivent pouvoir limiter les superficies brûlées. L’atteinte de cet objectif peut être appréciée par la surface (moyenne/quantile) brûlée par incendie, pour un territoire donné, en prenant en compte les conditions météorologiques et les caractéristiques intrinsèques du territoire, peut-on lire dans la stratégie nationale.
Limiter les conséquences humaines, matérielles, environnementales et économiques
En cas d’incendie majeur qui n’aurait pas pu être rapidement maîtrisé, un territoire doit avoir été aménagé et équipé pour y faire face, afin d’en limiter les dommages humains, matériels, environnementaux et économiques, soutient le gouvernement. Il s’agit ainsi d’accroître l’efficacité de la lutte, de la gestion de crise et de favoriser la résilience d’un territoire.
« En fédérant l’ensemble des acteurs dans une approche collective cohérente », insistent les deux ministres, la stratégie vise ainsi concrètement à :
- mieux prévenir les incendies de forêts et de surfaces non boisées ;
- réduire le nombre d’incendies ;
- maîtriser les éclosions et limiter les superficies brûlées ;
- mieux protéger les personnes, les biens et l’environnement face aux incendies ;
- contenir l’impact des incendies sur les espaces naturels, qui sont des ressources, des puits de carbone, des réserves de biodiversité et ont un rôle social important ;
- adapter l’approche et les moyens de prévention, de protection et de lutte face aux conséquences prévisibles du changement climatique sur le risque d’incendie.
Les quatre principes fondamentaux, dont découle l’élaboration des mesures de défense des forêts et des surfaces non boisées, intègre, à la fois, la prévention, la prévision, la protection et la lutte contre les incendies, insiste encore la stratégie élaborée par les deux ministères. Au programme :
- principe d’approche globale d’une diversité d’acteurs et de territoires (prévention, prévision, lutte) ;
- principe de développement continu et de partage coordonné des connaissances scientifiques, techniques et opérationnelles ;
- principe d’anticipation : se préparer et s’adapter aux situations à venir et agir à toutes les échelles temporelles en intégrant les enjeux et les risques futurs ;
- principe de résilience face aux conséquences du changement climatique.