AT (Accident du travail)

Qu’est-ce qu’un accident du travail ?

Un accident du travail, selon l’article L.411-1 du Code de la Sécurité sociale, est établi lorsqu’un fait accidentel survient par le fait ou à l’occasion du travail, causant une lésion physique ou psychologique à un salarié. Pour qu’un accident soit reconnu comme tel, deux conditions doivent être remplies : un événement soudain et imprévu doit se produire pendant l’exécution du travail, et cet événement doit entraîner un dommage.

Il est important de noter que tout accident survenant dans les locaux de l’entreprise, même pendant une pause, est présumé d’origine professionnelle. Cependant, cette présomption peut être écartée si l’on prouve que l’accident est lié à des faits personnels sans rapport avec le travail, comme un malaise causé par des problèmes familiaux.

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Les démarches à suivre en cas d’accident du travail

Dès qu’un accident du travail survient, il est crucial d’agir rapidement. Vous devez informer votre employeur dans les 24 heures suivant l’accident, sauf en cas de force majeure, d’impossibilité absolue ou de motifs légitimes. L’employeur est alors tenu de déclarer l’accident à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) dans les 48 heures.

Une fois l’accident déclaré, la victime doit consulter un médecin qui établira un certificat médical initial décrivant les lésions. Ce certificat est indispensable pour la reconnaissance de l’accident et pour bénéficier des indemnités.

Quels soins sont pris en charge après un accident du travail ?

L’un des grands avantages de la reconnaissance d’un accident du travail est la prise en charge des soins. Les frais médicaux, chirurgicaux, hospitaliers, ainsi que les frais de rééducation et de transport liés à l’accident sont couverts à 100 % par l’Assurance Maladie. Cela comprend aussi les appareillages et prothèses, remboursés jusqu’à 150 % des tarifs conventionnels pour certains équipements.

Cependant, attention aux dépassements d’honoraires ! Les suppléments facturés au-delà des tarifs sécurité sociale ne sont pas pris en charge, sauf si vous avez une mutuelle qui couvre ces frais.

Indemnisation : quelles indemnités journalières en cas d’arrêt de travail ?

Lorsque l’accident entraîne un arrêt de travail, la victime peut percevoir des indemnités journalières (IJ) pour compenser la perte de salaire. Le jour de l’accident est pris en charge à 100 % par l’employeur, et les IJ sont versées par la CPAM dès le lendemain, sans délai de carence.

Le montant des IJ dépend du salaire :

  • Du 1er au 28e jour, vous recevez 60 % de votre salaire journalier de référence.
  • À partir du 29e jour, ce taux passe à 80 %.

Le salaire journalier de référence est calculé sur la base du salaire brut du mois précédent divisé par 30,42, avec un plafond fixé à 392,81 €.

Indemnités complémentaires : que doit verser l’employeur ?

En plus des IJ, l’employeur peut être tenu de verser des indemnités complémentaires si vous remplissez certaines conditions : avoir au moins un an d’ancienneté, avoir déclaré l’accident dans les 48 heures, et être soigné en France ou dans l’EEE.

Le montant est calculé ainsi :

  • 90 % du salaire brut pendant les 30 premiers jours d’arrêt.
  • 66,66 % à partir du 31e jour.

Le versement des indemnities complémentaires commence dès le premier jour d’arrêt et continue jusqu’à la fin de l’arrêt, en fonction de votre ancienneté. Des conventions collectives peuvent prévoir des montants plus avantageux.

Indemnité temporaire d’inaptitude : une aide en cas de déclaration d’inaptitude

Si vous êtes déclaré inapte à reprendre votre poste après un accident, vous pouvez recevoir une indemnité temporaire d’inaptitude. Cette aide est versée pendant un mois maximum à compter de la date de l’avis d’inaptitude, à condition que vous ne perceviez aucune autre rémunération.

Le montant de cette indemnité est calculé sur la base de vos anciennes indemnités journalières. Pour en bénéficier, vous devez faire une demande spécifique à votre caisse d’assurance maladie.

Et en cas de rechute ?

Une fois guéri ou consolidé, une rechute est toujours possible. Si vous subissez une rechute reconnue par la CPAM, vous bénéficiez à nouveau de la prise en charge à 100 % des soins et des IJ sur la base de votre salaire avant la rechute. Si vous percevez déjà une rente d’incapacité permanente, les IJ seront ajustées en conséquence.

Conclusion : pourquoi il est essentiel de bien connaître vos droits en cas d’accident du travail

Un accident du travail peut avoir des conséquences importantes sur votre santé et vos finances. Connaître vos droits vous permet de vous assurer que vous recevez les indemnités et la prise en charge auxquelles vous avez droit. N’oubliez pas que chaque situation est unique, et il est toujours utile de se rapprocher de votre CPAM ou de votre employeur pour des informations personnalisées.

Publié le 07/02/2025

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