« Le métier de directeur de l’éducation est très vaste, avec de nombreux enjeux »

Publié le 26 septembre 2011 à 0h00 - par

Rencontre avec Janine Bouvat, directrice de l’éducation à La Ciotat depuis 2006, après une carrière entamée en politique de la ville, et coordinatrice de la publication « L’action éducative en pratique ».

« Le métier de directeur de l’éducation est très vaste, avec de nombreux enjeux »

Quel est le profil type du directeur de l’éducation de collectivité territoriale, et comment aborde-t-on un tel poste ?

Janine Bouvat : Tous les cas de figure sont possibles. Il y a, à ma connaissance, aussi bien des directeurs de l’éducation qui ont débuté leur carrière dans ce domaine, notamment par les associations d’éducation populaire, et gravi les échelons jusqu’à ce poste, que des personnes ayant travaillé dans d’autres domaines, le plus souvent relativement proches, avant d’embrasser ces responsabilités.

Lorsqu’un directeur arrive à ce poste, il a bien sûr pour s’appuyer une méthodologie, des moyens dont une équipe en place, mais sur de nombreuses problématiques en compétence obligatoire des communes, il doit pouvoir conseiller les élus, argumenter, aider à la décision dans un calendrier serré. Et s’il arrive sans période de transition avec le responsable en départ, il y a de quoi être pris de panique. Le métier de directeur de l’éducation est très vaste, avec de nombreux partenaires et de nombreux enjeux.

D’où l’intérêt de la publication réalisée par les éditions Weka en partenariat avec l’Association nationale des directeurs de l’éducation des villes de France (ANDEV) ?

Janine Bouvat : Tout à fait. Elle a été conçue comme un guide pratique destiné aux directeurs de l’éducation, organisé en fiches simples, concrètes et précises, et qui recouvre l’ensemble des champs d’action de la profession. Ce guide détaille donc les objectifs, les enjeux et les erreurs à éviter inhérents au métier, en partant du contexte général propre à chaque domaine.

Les fiches sont complétées d’outils et de retours d’expérience. Au final, il devrait intéresser un large panel de directeurs de l’éducation.

Qui en sont les auteurs ?

Janine Bouvat : Les auteurs sont principalement des directeurs de l’éducation membres de l’ANDEV, exerçant dans des communes de taille moyenne, mais également dans des grandes villes, comme Lyon, ou des conseils généraux, comme celui des Bouches-du-Rhône. Des professionnels du domaine qui s’adressent à leurs confrères, qu’ils soient novices ou non.

Le contexte dans lequel travaillent les directeurs de l’éducation est-il évolutif ?

Janine Bouvat : Absolument, certes depuis la décentralisation, mais plus particulièrement depuis ces dernières années où des lignes bougent dans des espaces temps non anodins. Pour faire simple, précédemment, le temps scolaire relevait de l’Éducation nationale, et le temps périscolaire des collectivités.

Aujourd’hui, les nouveaux dispositifs à l’œuvre ou en préparation, que ce soit l’accompagnement éducatif, le service minimum d’accueil (SMA), les jardins d’éveil, les derniers rapports sur les rythmes scolaires, les projets d’établissement publics pour le premier degré, etc. brouillent cette partition et font émerger de nouvelles gouvernances.

Dans cette mouvance, « L’action éducative en pratique » permet aux directeurs, notamment via les retours d’expérience, d’approcher la façon dont les villes répondent en général à une question donnée. Comme cette publication est actualisée en ligne mensuellement, elle est un outil au plus proche des préoccupations du moment des directeurs de l’éducation. Il est à noter que la version papier du guide sera de ce fait enrichie annuellement.

L’Association nationale des directeurs d’éducation des villes de France

Fondée en 1992, l’ANDEV est ouverte aux responsables territoriaux intervenant prioritairement dans la gestion des écoles du premier degré et dans le domaine de l’action éducative, des villes, des autres collectivités territoriales et de tout autre établissement public rattaché (départements, coordinateur PEL ou PEG…). L’ANDEV se positionne sur une dynamique de « réflexion-action », hors du champ catégoriel, syndical ou politique, en vue de :

Mutualiser les réflexions et les pratiques de ses membres, Favoriser leur formation, Apporter une réflexion collective sur l’évolution du cadre réglementaire et sur l’organisation de l’action éducative locale et nationale, Faire progresser la prise en compte par les décideurs des politiques éducatives locales.

Le réseau de l’ANDEV comprend 600 adhérents qui couvrent l’ensemble du territoire national (métropole et outre-mer), avec une majorité de villes situées entre 10 000 et  50 000 habitants.

Il est animé par dix réseaux régionaux : lieux de rencontres, de formation, de recueil des informations et des expériences éducatives locales.

L’ANDEV organise des temps de réflexion réguliers avec les autres grands réseaux travaillant sur les politiques éducatives locales, réseaux d’élus (AMF, RFVE…), réseaux d’éducation populaire, fédérations de parents d’élèves, enseignants, syndicats …

Elle assure la représentation institutionnelle de ses membres auprès des Ministères, des parlementaires, des associations d’élus locaux, de partenaires de l’enseignement, de l’éducation populaire et de la jeunesse.

Elle travaille aussi en partenariat avec le Centre National de la Fonction Publique Territoriale pour l’organisation de nombreuses formations et stages.

L’ANDEV aide les responsables de l’éducation à faire face à leurs missions en sa qualité de réseau de réflexions, d’échanges d’expériences et de communication. À ce titre, elle multiplie les initiatives pour stimuler les débats et favoriser le développement de stratégies collectives :

Le site Internet et son forum de discussion avec, pour les membres, un fonds documentaire sur l’action éducative locale, nationale et internationale.

– L’organisation d’un congrès annuel et de journées thématiques en fonction de l’actualité et des besoins de fonctionnement de l’association.

– La diffusion de La Communale, revue d’information et de liaison diffusée à 1 000 exemplaires.

La communication et l’échange d’expériences entre responsables éducatifs.

– La participation à des évènements et à des programmes d’études nationaux et internationaux.

– La production, en direction des cadres territoriaux et des élus municipaux, de contenus et de supports de formation.