Atsem et agents de la filière animation : vers une meilleure reconnaissance des métiers ?

Publié le 30 juillet 2018 à 1h30 - par

Lors de sa séance plénière du 4 juillet 2018, le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) a adopté un rapport relatif aux modalités de recrutement et de formation des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) et des agents de la filière animation.

Atsem et agents de la filière animation : vers une meilleure reconnaissance des métiers ?

La réforme des rythmes scolaires de 2013-2014, issue de la loi du 8 juillet 2013 concernant l’orientation et la programmation pour la refondation de l’école, a fortement impacté les missions des Atsem et des agents de la filière animation. Pour mieux reconnaître le métier de ces agents et l’adapter à leurs nouvelles missions administratives, de coordination et au renforcement de leurs missions éducatives, le CSFPT formule plusieurs propositions.

L’opportunité de la création d’un cadre d’emplois de catégorie A se pose à nouveau en filière animation

Le secteur de l’animation est varié et touche à peu près tous les publics, et particulièrement les plus jeunes. L’opportunité de la création d’un cadre d’emplois de catégorie A est à nouveau posé. La création d’un cadre d’emplois de catégorie A au sein de la filière animation, lui-même subdivisé en trois grades, permettrait un alignement sur la structuration de la filière administrative, tout en reconnaissant les spécificités professionnelles propres à la filière animation.

En matière de formation, pour les professionnels de l’animation, la référence aux brevets non professionnels doit laisser la place aux diplômes professionnels en tant que référence règlementaire. Il convient, par ailleurs, de déterminer des mesures incitatives dans le cadre des plans de formation pour garantir la formation des animateurs. Il peut être envisagé que celles-ci soient dispensées individuellement par le CNFPT en direction des adjoints d’animation et des animateurs.

Ces agents sont en effet souvent bloqués dans leur déroulement de carrière. Cela leur permettrait de pouvoir se qualifier tout en restant en poste. Cet objectif répond pleinement à la définition de la formation tout au long de la vie. Pour la préparation des concours en filière animation, il faut aussi prévoir une formation au premier grade dans le parcours professionnel pour le passage du concours.

Atsem : la part des « faisant fonction » travaillant aujourd’hui dans les écoles maternelles doit être régularisée

Tout comme les agents de la filière animation, les agents spécialisés des écoles maternelles (Atsem) ont été impactés dans leurs  missions par la mise en place de la réforme des rythmes scolaires de 2013-2014. Concernant leurs modalités de recrutement, il est réclamé la mise en place au concours interne d’une épreuve écrite d’admissibilité, à l’instar des deux autres concours. Trois concours distincts d’accès au grade des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles principaux de 2e classe sont organisés, en application des textes réglementaires régissant l’accès à ce cadre d’emplois, et notamment le décret portant statut particulier du cadre d’emplois des Atsem n° 92-850 du 28 août 1992.

Il convient donc d’avoir une approche en conformité avec les réalités et les attentes du terrain, en portant le nombre de postes ouverts au concours interne à « 60 % au plus » et ceux ouverts au titre du concours externe à « 30 % au moins ».

La part des « faisant fonction » (autre grade + titulaire du CAP ou équivalent) travaillant aujourd’hui dans les écoles maternelles ou les classes enfantines reste importante, notamment en milieu rural. Il est nécessaire que tous les agents exerçant les missions d’Atsem détiennent désormais le grade et possède le diplôme requis. La professionnalisation des acteurs éducatifs doit être renforcée par la formation des Atsem et la reconnaissance légitime des missions éducatives. Le contenu de leur formation doit évoluer pour renforcer et augmenter leurs compétences et pour répondre aux besoins actuels des jeunes enfants que ce soit en matière d’hygiène, d’animation, de connaissance de l’enfant, de parentalité mais aussi de tutorat.

Les Atsem expriment par ailleurs souvent leurs difficultés à pouvoir partir en formation car le temps de travail de ces agents est en majorité annualisé. De plus, il arrive qu’il leur soit demandé de « rendre » des heures d’absence pour cause de formation ou de maladie. Il est important de réguler ces situations. Une solution pour remédier à cette difficulté pourrait être de recruter des agents qui remplacent les Atsem pendant leur formation à l’instar de ce qui existe pour les secrétaires de mairie : les services de remplacement des centres de gestion pourraient ainsi pallier leur absence lorsqu’ils sont en congé de formation. Les formations de préparation à la VAE doivent être aussi renforcées. Il est aussi primordial d’envisager la mise en place de dispositifs de formation spécifiques pour les Atsem ne pouvant plus assumer leurs fonctions afin de leur permettre d’être reclassés dans de bonnes conditions. Le métier d’Atsem étant un métier usant physiquement, il arrive fréquemment qu’en milieu de carrière, des agents ne soient plus aptes à remplir ce type de fonctions et nécessitent un reclassement.

Dans son rapport, le CSFPT insiste donc, avant tout, sur la nécessité d’une meilleure reconnaissance des filières animation et Atsem, et des métiers qu’elles comprennent. Cette reconnaissance doit passer par un cadre statutaire modifié (carrière, possibilités de formation….) afin de maintenir une nécessaire attractivité.

Source : Rapport complémentaire relatif aux modalités de recrutement et de formation des Atsem et des agents de la filière animation, CSFPT, juillet 2018

 


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