Partenariats public/privé, ce qu’en pensent les élus

Publié le 30 mai 2011 à 0h00 - par

Un sondage réalisé en mars dernier par l’Ifop pour le compte de l’agglomération rémoise met en avant la forte popularité des partenariats public/privé (PPP), mais aussi la méconnaissance qu’en ont la plupart.

Et pour cause, la plupart des collectivités n’ont jamais engagé de PPP. Seules 40 % ont déjà opté pour ce mode de financement, d’après cette étude, réalisée du premier au sept mars auprès de 201 élus de collectivités de plus de 10 000 habitants. Ce qui n’empêche pas la grande majorité d’avoir une bonne opinion – 71 % des élus interrogés – voire une très bonne opinion (6 %) des partenariats publics privés.

La popularité de cet outil semble inversement proportionnelle à la taille de la collectivité, puisque il est jugé positivement par 83 % des collectivités de 10 000 à 20 000 habitants, et à 65 % par les collectivités de plus de 30 000 habitants.

Mais la vraie ligne de démarcation se situe entre les collectivités déjà expérimentées et celles qui n’ont pas sauté le pas, puisque 89 % des premières ont un jugement positif, contre 69 % des secondes.

Pour la moitié de celles qui se sont déjà engagées dans un PPP, la principale motivation a été la rapidité à monter et réaliser le projet. L’opportunité de mobiliser des ressources financières extérieures a été le moteur pour 30 % de ces collectivités. Viennent ensuite la maîtrise et le partage des risques, pour 11 % d’entre elles, puis la maîtrise de la pression fiscale (8 %).

À l’inverse, parmi les collectivités « vierges » de tout PPP, la principale motivation pour franchir la barre serait, à 49 %, l’opportunité représentée par des ressources externes à la collectivité, puis pour 30 % d’entre elles la rapidité du projet. La pression fiscale et la réduction et le partage des risques ne seraient les priorités respectives que de 9 % et 8 % de ces collectivités.

Dans l’ensemble, 51 % des collectivités interrogées estiment que le principal avantage est l’appel aux ressources extérieures, et 28 % la rapidité de mise en place du projet. Parmi les avantages perçus par les collectivités interrogées, la possibilité d’échange et de partage de cultures et bonnes pratiques entre sphères publique et privée arrive en tête pour 29 % des élus, devant la maîtrise des coûts (25 %), le juste partage des risques (18 %), la performance de l’équipement (17 %) et le respect des délais (9 %).

Parmi les inconvénients, 31 % des élus interrogés soulignent le risque que les objectifs de rentabilité du privé soient défendus au détriment du service public, 26 % s’inquiètent de la perte de contrôle dans l’exécution du dit service, 24 % craignent des coûts plus élevés, et 13 % l’autonomie de gestion laissée au privé. Les coûts sont par contre la principale préoccupation (42 %) des 21 % d’élus ayant une mauvaise image des PPP.

Dans l’ensemble (71 %), les élus interrogés considèrent le PPP comme un mode de financement mal connu des collectivités. Cette proportion décroit au fur et à mesure que la taille de la collectivité augmente : 78 % des collectivités de moins de 20 000 habitants partagent cet avis avec 65 % de celles de 20 000 à 30 000 habitants, et 60 % de celles de plus de 30 000 habitants.

Les élus interrogés estiment que pour mieux connaître ce dispositif, il leur manque principalement des témoignages des réussites et difficultés rencontrées (54%). Viennent ensuite comme manques l’information juridique (33 %), les avis et conseils d’experts (30 %), les formations (20 %), la connaissance des facteurs clefs du succès (17 %), et un suivi de l’actualité des PPP (15 %).

Malgré ce manque d’information ressenti, 73 % des élus interrogés considèrent qu’en général, les PPP sont des réussites, et 76 % sont favorables au développement de ce dispositif.


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