Évoquant « un lien direct entre monoparentalité et précarité », la ministre annonce, dans un entretien publié sur le site internet du Parisien mardi 22 octobre 2024, sa volonté d’accorder à ces familles un « accès privilégié » aux logements sociaux. « L’idée est notamment de ne pas avoir à attendre le jugement de séparation des parents pour pouvoir accéder rapidement à ce logement », précise-t-elle.
À partir de septembre 2025, le complément de libre choix de mode de garde (CMG), qui permet aux familles de couvrir une partie des frais de garde, sera quant à lui étendu – pour les familles monoparentales – jusqu’aux 12 ans de l’enfant, contre 6 ans actuellement, ajoute Mme Canayer.
Le nombre de crèches à vocation d’insertion professionnelle (AVIP) va lui être doublé, passant à 1 000 d’ici 2027, annonce par ailleurs la ministre dans Le Parisien.
Agnès Canayer souhaite également le développement de « lieux de répit » et d’échanges à destination des parents isolés.
Selon les derniers chiffres de l’Insee, une famille sur quatre est monoparentale (soit deux millions de familles et 3,1 millions d’enfants mineurs) et compte à sa tête une femme dans plus de 80 % des cas. Souvent plus pauvres que la moyenne, ces familles ont fait l’objet de plusieurs rapports ces derniers mois, débouchant sur plusieurs propositions, dont celle portant sur la création d’une carte spécifique qui permettrait de prouver leur statut auprès de collectivités locales ou d’entreprises susceptibles de leur accorder des prestations.
« Il nous faut soutenir les collectivités territoriales qui mènent des initiatives intéressantes au niveau local », réagit Agnès Canayer dans Le Parisien. Mais « l’action de l’État ne peut se résumer à la création d’une carte dont on ne sait pas nécessairement à quoi elle donnerait droit ».
Quant à faire de la garde alternée la norme, comme le préconise un récent rapport sénatorial, cette idée est écartée par la ministre, « opposée au caractère automatique » d’une telle mesure. « Quand la garde alternée est demandée par les parents, elle est accordée dans neuf cas sur dix », note-t-elle. « Il y a beaucoup de situations complexes où ce n’est pas possible : la distance, les relations compliquées entre les parents séparés, etc. Ce n’est pas forcément dans l’intérêt de l’enfant de le mettre en place de manière automatique. »
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