« En France, une personne sur cinq est aidante, mais seule la moitié d’entre elles se considère comme telle, explique le ministère des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Les aidants soutiennent un enfant, une sœur, un frère, un parent, un conjoint malade, en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Leur quotidien peut être difficile et engendrer de la fatigue, voire de l’épuisement. » Dans le cadre de la 2e stratégie nationale Agir pour les aidants 2023-2027, le Service public de l’autonomie et le ministère mènent donc, depuis le 20 septembre et jusqu’au 20 octobre 2024, une campagne de communication nationale pour rendre visibles et accompagner les aidants. Les pouvoirs publics veulent, à la fois, sensibiliser le grand public à l’importance du rôle des aidants et faciliter leur accès à l’information et aux aides disponibles. L’ambition affichée est de contribuer à une prise de conscience sociétale du rôle d’aidant et de ses implications.
La campagne a été construite avec des associations d’aidants – Collectif je t’Aide, Collectif Inter-Associatif des Aidants Familiaux, Association Française des Aidants, Compagnie des Aidants, Ma Boussole Aidants – et l’ensemble des organismes de Sécurité sociale. Elle se déploie via plusieurs canaux de diffusion. Au programme :
- Un espace internet dédié aux aidants qui centralise l’ensemble des ressources et des aides existantes, en fonction de leur situation personnelle, qu’ils soient actifs ou non, parents, à la retraite ou jeunes aidants.
- Des spots TV, radio et digitaux sur trois thématiques clés du parcours des aidants. À savoir : la prise de conscience de son rôle ; les plateformes d’accompagnement et de répit ; le congé proche aidant.
- Des affiches pour sensibiliser à trois situations d’aidance.
Les trois affiches présentent chacune un visage, dévoilant autant de profils d’aidants : une mère, un fils, une sœur. Chaque visage est à moitié caché par un slogan :
- « Ça ne se voit pas, mais je ne suis pas seulement une maman, je suis aussi une aidante ».
- « Ça ne se voit pas, mais la moitié de mon temps je le passe à m’occuper de ma mère ».
- « Ça ne se voit pas, mais la moitié de mon temps je le passe à m’occuper de mon frère ».
À quelques jours de la Journée nationale des aidants prévue dimanche 6 octobre 2024, une étude de la Drees intitulée « Perte d’autonomie : quels effets sur la santé des proches aidants ? », publiée le 2 octobre, révèle que près de la moitié des personnes venant en aide à des seniors de plus de 60 ans en perte d’autonomie font état de conséquences sur leur propre santé physique comme mentale.
Au total, 47 % de ces proches aidants affirment que leur santé en pâtit : 19 % déclarent au moins une conséquence sur leur santé physique (fatigue physique, trouble du sommeil, problème de dos ou palpitations) et 37 % au moins une conséquence sur leur santé mentale (fatigue morale, solitude, se sentir dépressif, anxieux). Les aidants déclarent subir davantage de conséquences si le lien avec la personne aidée est proche (conjoints ou enfants), si la personne aidée présente des troubles cognitifs et s’ils cohabitent avec elle. Les conséquences sont également plus importantes si les aidants effectuent des tâches variées auprès du senior et s’ils « ont l’impression de faire des sacrifices, de manquer de temps, de répit et de formation », indique la Drees.