Le programme d’Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) en préparation, le premier du genre, fait l’objet de concertations depuis mars.
« Il y a un texte qui est prêt », a mis en avant Élisabeth Borne à l’issue d’un déplacement ce lundi 6 janvier à l’école élémentaire Hélène Boucher de Longjumeau (Essonne). « On vise un Conseil supérieur de l’éducation (CSE), , instance consultative qui regroupe les personnels, les usagers et les partenaires de l’Éducation nationale, d’ici la fin du mois de janvier », a-t-elle complété. La présentation du texte devant le CSE est une étape décisive avant sa publication et sa mise en œuvre pour la prochaine rentrée.
« Bien évidemment, s’il y a encore des interlocuteurs qui souhaitent réagir avec mes équipes, on pourrait les recevoir et écouter leurs observations », a-t-elle ajouté alors que le projet suscite un fort rejet d’élus de droite et d’associations conservatrices qui lui reprochent son « idéologie woke » et l’accusent de se référer à la notion d’identité de genre ».
L’éducation sexuelle dans les écoles, collèges et lycées, est obligatoire depuis 2001, à raison d’au moins trois séances annuelles, mais cette disposition est, dans les faits, peu respectée.
Le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars), prévu initialement pour la rentrée 2024, devait être présenté le 12 décembre au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) en vue d’une publication pour la prochaine rentrée. Mais cette réunion a été annulée après la censure du gouvernement Barnier.
Les organisations syndicales – la FSU, l’Unsa, la CFDT, la CGT Éduc’action, le Snalc et Sud Éducation – avaient adressé un courrier envoyé lundi 9 décembre 2024 au ministère pour lui demander de reporter la réunion au 17 décembre.
Mais la tenue d’une telle réunion, sur un sujet politiquement sensible, demeurait incertaine alors que le gouvernement était en affaires courantes et que l’ex ministre de l’Éducation Anne Genetet ne pouvait pas publier ensuite l’arrêté instaurant les nouveaux programmes. Défendu par la ministre démissionnaire, ce projet de programme fait l’objet d’une opposition menée par des organisations conservatrices comme le Syndicat de la Famille ou SOS Éducation, des parlementaires LR et jusqu’au sein du gouvernement démissionnaire où il a été vivement critiqué par le ministre délégué à la Réussite scolaire Alexandre Portier.
Après un premier déplacement à Mayotte marqué par un faux pas vis-à-vis d’enseignants auxquels elle a tourné le dos, Élisabeth Borne a assisté dans cette école de l’Essonne à deux ateliers avec des CM1 et des CM2 consacrés à l’orthographe et à la résolution de fractions. « Les maths, les matières scientifiques c’est aussi fait pour les filles », a insisté l’ex-Première ministre, elle-même diplômée de l’École Polytechnique, l’une des plus prestigieuses formations françaises d’ingénieurs.
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