Interrogations sur le financement de la réforme des rythmes scolaires à Paris

Publié le 22 mars 2013 à 0h00 - par

Les groupes UMP et PCF-PG au Conseil de Paris se sont inquiétés jeudi du financement de la réforme des rythmes scolaires, dont l’application à la rentrée 2013 dans la capitale doit être approuvée lundi par les élus parisiens.

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« L’argent, la ville ne l’a pas ! », a estimé le conseiller de Paris Jean-Baptiste Menguy au cours de la conférence de presse de l’UMP préparatoire au prochain Conseil de Paris, lundi et mardi. « La promesse de ne pas voter d’impôts supplémentaires ne pourra être tenue », a renchéri le président du groupe Jean-François Legaret. « Sur le financement, on ne sait rien. En trois semaines, on est passé d’un coût de 30-40 millions d’euros à 40-50 millions. C’est 10 millions de plus toutes les trois semaines ! », a souligné de son côté le président du groupe PCF-PG, Ian Brossat. « Le maire a sauvé la réforme (du ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon) sans avoir rien obtenu. C’est un marché de dupes », a-t-il ajouté.

Le maire de Paris Bertrand Delanoë a affirmé mardi que le coût du retour à la semaine de quatre jours et demi s’élèverait à 40 à 50 millions d’euros en année pleine à Paris. Sa première adjointe Anne Hidalgo avait parlé le 10 mars de « 30-40 millions d’euros ». « On n’a pas de problème de financement. 40 ou 50 millions d’euros, sur un budget de 8 milliards, ça n’est pas un sujet compliqué », a rassuré l’entourage du maire jeudi soir.

Selon cette source, la Caisse d’allocations familiales s’est engagée à mettre sur la table 16 millions d’euros pour 2014. L’État, de son côté, a promis pour l’année scolaire 2013-2014 une aide de 50 euros par enfant (soit environ 6,5 millions pour Paris). Concernant sa propre contribution, la Ville entend dégager de substantielles économies en réduisant ses dépenses courantes. « Nous allons mutualiser les achats et réduire de 100 véhicules le parc automobile de la Ville ». La réforme se fera en tout cas « sans augmentation d’impôts en 2014 », sans redéploiement de personnel et sans que les services rendus aux Parisiens ne soient touchés, a promis le maire.

Pour les quatre mois de 2013, la réforme devrait coûter 16 millions d’euros, dont la ville a déjà budgété fin 2012 5 millions d’euros. Un collectif budgétaire sera présenté en juillet aux élus du Conseil de Paris. De manière générale, le PCF-PG et l’UMP ont à nouveau dénoncé la décision du maire de Paris d’appliquer en 2013 la réforme, et non en 2014 comme l’autorise le décret instituant la réforme. « C’est une mauvaise décision qui affaiblit la gauche et compromet l’union (au premier tour des élections municipales de 2014). On marche sur la figure de gens qui nous ont portés au pouvoir », a estimé Ian Brossat. Jean-François Legaret a fustigé « le côté bâclé, précipité » de la réforme, accusant le maire de vouloir « finir en apothéose » son mandat en réussissant là où il avait échoué en 2002  (Bertrand Delanoë avait tenté sans succès de déplacer la demi-journée de cours du samedi matin au mercredi matin). Jean-Baptiste Menguy s’est interrogé sur les non-dits politiques de l' »entêtement » de M. Delanoë. « Qu’est-ce qu’il a négocié ? La suite de sa carrière ? ». Les Verts, dont le ralliement a convaincu M. Delanoë de mettre en œuvre la réforme en 2013, se sont en revanche félicité des avancées obtenues, notamment en termes de recrutement et de formation des personnels éducatifs.

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