La réforme de la voie professionnelle, un « scandale scolaire », selon un syndicat

Publié le 31 août 2022 à 7h40 - par

Le syndicat de l’enseignement professionnel Snuep-FSU a dénoncé mardi 30 août 2022 comme un « scandale scolaire » la volonté du Gouvernement de transformer « en profondeur » la voie professionnelle en la rapprochant du monde du travail.

La réforme de la voie professionnelle, un "scandale scolaire", selon un syndicat

Le président Emmanuel Macron a appelé la emaine dernière devant les recteurs à une « transformation profonde » de la voie professionnelle : il veut « réarrimer très en profondeur et en amont le lycée professionnel avec le monde du travail », développer « les temps de stage d’au moins 50 % » et mieux les rémunérer, recruter davantage de professeurs issus du monde professionnel, etc.

« Si on augmente les stages dans un cursus scolaire, on va mathématiquement diminuer d’autant le temps de présence de nos jeunes à l’école », a expliqué devant la presse Sigrid Gérardin, secrétaire générale du SNUEP-FSU.

Aujourd’hui, « c’est 22 semaines de stage sur les trois ans en bac pro et entre 12 et 14 semaines de stage pour les deux ans de cursus en CAP », a-t-elle précisé.

« Le Gouvernement veut instrumentaliser l’orientation des jeunes de la voie pro en leur proposant d’être orientés vers des métiers pénibles qui peinent à recruter, qui sont mal payés, dans les secteurs tels que l’hôtellerie-restauration, conducteur routier, aide à domicile… », a dénoncé Mme Gérardin.

Pour elle, c’est « un scandale scolaire, car le ministère préfère répondre aux besoins immédiats et locaux de certaines entreprises et il abandonne l’ambition scolaire pour 650 000 jeunes, soit un tiers de la jeunesse lycéenne ».

Selon Mme Gérardin, « on va ainsi compromettre leur chance de réussite aux examens, sachant que le lycée pro enregistre déjà les moins bons résultats aux examens ».

Dans la voie professionnelle, « les diplômes sont essentiels car cela reste un rempart contre le chômage et ça a une valeur forte pour peser dans les négociations d’entretien au moment de l’entrée sur le marché du travail », a-t-elle fait valoir.

Les professeurs des lycées professionnels ont peu apprécié l’expression « gâchis collectif », employée par Emmanuel Macron lors de son discours la semaine dernière au sujet de la faible insertion des bacheliers pro et titulaires d’un CAP dans la vie active.

« Le gâchis n’est pas notre responsabilité mais celle d’une politique ministérielle », s’est agacée Mme Gérardin.

Sous le quinquennat précédent, les programmes de la voie professionnelle avaient déjà été revus au détriment des heures d’enseignement général, indique le syndicat.

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