Les colos relèvent la tête et rêvent de l’après-Covid

Publié le 2 juillet 2021 à 7h20 - par

Feux de camp, activités de plein air et nouveaux copains : malgré le Covid, des centaines de milliers d’enfants et adolescents vont retrouver cet été le chemin des « colos », un secteur qui relève la tête après une année 2020 catastrophique, sans avoir pour autant retrouvé son attractivité d’avant le virus.

Les colos relèvent la tête et rêvent de l'après-Covid

Pour Avril, collégienne francilienne de 14 ans, le stage de voile en Bretagne qui se profile en juillet sera une « libération » après plus d’un an de restrictions sanitaires « très difficiles à vivre sur le plan psychologique », raconte à l’AFP sa mère Laurence.

« Elle a été tellement isolée, tellement triste depuis un an et demi ! Elle a besoin de côtoyer à nouveau des jeunes de son âge dans un autre cadre que l’école… », souligne Laurence.

« Je ne sais pas comment ils vont gérer le risque sanitaire là-bas, je sais juste qu’il faut mettre des masques et du gel dans sa valise, mais mes angoisses doivent passer après son besoin de retrouver une vie normale », résume la mère de famille.

Alors que la fréquentation des colonies de vacances s’était effondrée de moitié l’an dernier, avec environ 500 000 mineurs accueillis au lieu d’un million en 2019, les inscriptions ont retrouvé des couleurs cette année, assure Anne Carayon, directrice générale de la Jeunesse au plein air (JAP), organisme qui fédère une quinzaine d’organisateurs de séjours.

Difficile à ce stade de donner des chiffres précis pour 2021, mais cette année les « colos » estivales affichent déjà quasiment complet, selon cette responsable. L’activité n’a toutefois pas retrouvé son activité de 2019, car les séjours proposés sont moins nombreux qu’il y a deux ans, nuance-t-elle.

Pour ce deuxième été au temps du Covid, les animateurs sont désormais habitués aux règles sanitaires, et en plus « cette année on a de la chance : le port du masque n’est plus obligatoire à l’extérieur ! Ça tombe bien, car en colo on passe beaucoup de temps dehors », sourit-elle.

Certes, le protocole sanitaire prévoit que les enfants doivent dormir à deux mètres de distance les uns des autres, mais si besoin la consigne peut être respectée… en installant les lits tête-bêche.

Expérience de vie

Dès début mars, « on a vu le nombre d’inscriptions grimper », témoigne Benoît Fontaine, responsable des « Vacances pour tous » organisées par la Ligue de l’enseignement. Il a fallu rassurer les parents qui craignaient qu’on impose un test PCR à leur enfant avant le départ, raconte-t-il. Au final, la fréquentation des séjours affiche une baisse de « seulement » 30 % par rapport à 2019, selon lui.

Le recrutement des animateurs, cuisiniers et encadrants a été un peu difficile cette année, expliquent par ailleurs les organisateurs, notamment car nombre de ces professionnels « sont partis voguer vers d’autres horizons, à cause de l’incertitude pour leur avenir », se désole M. Fontaine.

En outre, la formation de nouveaux animateurs qui passent le Bafa – habituellement au printemps – n’a pu avoir lieu cette année.

Malgré tout, « aucun séjour n’a dû être annulé » en juillet-août à l’UCPA, où les réservations pour l’été sont même supérieures à celles de 2019, se réjouit Guillaume Légaut, le directeur général. Pour autant, l’activité globale sur l’année restera modeste, car les classes vertes organisées habituellement avant l’été pour les écoles n’ont pu avoir lieu, précise-t-il.

Si les signaux ne sont donc pas tous repassés au vert, les professionnels espèrent que la crise aura in fine relancé l’appétence pour les « colos » : avec le déconfinement, les jeunes ont besoin de « retrouver la nature, respirer, revivre des temps en collectivité », veut croire M. Légaut.

Après des mois de restrictions parfois mal vécus, « la colo a repris son sens profond : offrir aux enfants une vraie expérience de vie en société en dehors du cadre familial », abonde Benoît Fontaine.

Convaincue de l’« intérêt éducatif formidable » de ces séjours, la JPA rêve d’en doubler la fréquentation d’ici quelques années. Elle espère pour cela un coup de pouce de l’État, à qui elle a suggéré d’octroyer un « Pass Colos » de 300 euros à tous les enfants sortant du CM2.

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