« L’école, voilà qui restera la priorité ! », a affirmé le chef du gouvernement, lors de son discours de politique générale prononcé devant l’Assemblée nationale.
Les enseignants « doivent être partout protégés et respectés », a-t-il ajouté. Mais, a-t-il souligné, « ils ont moins, me semble-t-il, aujourd’hui besoin de grandes réformes et d’une énième refonte des programmes que du bon fonctionnement de leurs établissements ».
« Ensemble, nous voulons renforcer l’attractivité de la mission d’enseigner », a poursuivi M. Barnier. « Ensemble, nous devons trouver des réponses au défi posé par le remplacement des professeurs absents ».
« Au-delà des améliorations en termes d’organisation et de formation, ne pourrait-on pas, par exemple, faire plus et mieux appel à des professeurs retraités volontaires, y compris pour accompagner leurs plus jeunes collègues ? », a-t-il ajouté, reprenant une idée à de multiples reprises annoncée par le passé, notamment durant la crise du Covid.
« Faire appel aux profs retraités ? ! Mais ce n’est pas le concours Lépine pour le grand prix BricoÉduc ! », a réagi sur X Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU (second degré). « On parle de l’avenir de l’école. Ça mérite mieux que ces propos », a-t-elle regretté. C’est « une mesure qui n’a jamais fonctionné et qui est absurde », a renchéri auprès de l’AFP Benoît Teste, secrétaire général de la FSU.
L’école, « c’est la priorité… mais ça tient en deux phrases. Et donc la seule proposition est de faire appel aux retraités volontaires pour accompagner les jeunes dans le métier et résoudre la question de l’attractivité… Mais quel sens de l’innovation pour notre école », a de son côté raillé sur X Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp (premier degré).
« L’appel aux professeurs retraités volontaires, ça commence à bien faire, cette histoire », a estimé aussi Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale de la CFDT Éducation, évoquant « un discours très imprécis sur l’éducation ». « Il n’y a pas un mot, mais alors pas un mot sur l’enseignement supérieur et sur la recherche », a-t-elle par ailleurs regretté.
La Fage (Fédération des associations générales étudiantes) a pour sa part regretté qu’il n’y ait « pas un mot pour les étudiantEs dans le discours de politique générale du nouveau premier ministre ». « La pauvreté étudiante et le sous-financement de nos universités ne peuvent plus être ignorés. Mépriser les étudiantEs, c’est mépriser l’avenir de notre société », a écrit sa présidente Maëlle Nizan sur X.
Michel Barnier a encore évoqué la nécessité d’« améliorer l’accessibilité des élèves en situation de handicap et l’inclusion scolaire, continuer la lutte sans merci contre le harcèlement à l’école et sur les réseaux sociaux ».
Il a également mis l’accent sur la nécessité d’« investir dans les équipes et les dispositifs d’orientation pour mieux accompagner nos élèves dans leurs choix d’avenir » et de « continuer à valoriser nos filières professionnelles ».
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