“Un sacré coup de main” : à Lille, les fournitures scolaires gratuites ravissent les parents

Publié le 2 septembre 2021 à 14h40 - par

Cahiers rouges ou jaunes, feutres et crayons, ardoise : les enfants de l’école Lavoisier-Gounod, à Lille, découvrent jeudi 2 septembre 2021 leurs nouvelles fournitures sur les tables. Toutes ont été offertes pour la première fois par la municipalité, qui souhaite « décharger les familles » et garantir l’égalité.

“Un sacré coup de main” : à Lille, les fournitures scolaires gratuites ravissent les parents

Masque sur le nez, Adèle, six ans, cherche timidement sa place. « Les CP, c’est là ! », glisse la maîtresse, pointant les assortiments de classeurs, porte-vue et cahiers rouges disposés sur trois rangées. Surligneurs, gommes et « petites fournitures » ont été rangés dans des pochettes portant chacune le prénom d’un enfant.

« Cette année, les familles devaient juste emmener le cartable, la trousse vide et l’agenda », se réjouit la directrice Valérie Drodzinski. « Nous avons choisi le nécessaire en conseil des maîtres et la ville a réglé la facture », détaille-t-elle.

Pour financer la mesure, le conseil municipal avait voté en juin l’augmentation de 20 % de la dotation financière accordée aux 79 écoles primaires et maternelles de la ville, arrivant à un budget total de 605 000 euros.

« Pouvoir d’achat » des familles

« On est la première grande ville à faire ça ! », souligne la maire PS Martine Aubry dans la cour de l’école. « C’est pour des raisons de pouvoir d’achat, pour décharger les parents de ces achats qui sont parfois compliqués et pour garantir l’égalité entre tous les enfants ».

Grâce aux achats groupés, « cela nous coûte environ 50 euros par enfant, contre 80 euros » si les parents avaient acheté dans le commerce, a-t-elle ajouté. « Et le contenu du cartable est le plus durable possible », en « évitant au maximum le plastique ».

« C’est un soulagement financièrement, parce qu’avec quatre enfants, dont deux au collège, c’est difficile parfois de boucler les fins de mois », confie Khadija Benarbia, 40 ans, auxiliaire de vie scolaire.

Isabelle, 43 ans, se réjouit de pouvoir rediriger son allocation de rentrée scolaire (ARS, sur conditions de ressources) vers « les activités extrascolaires du mercredi, car souvent les enfants s’emballent sur plusieurs choses, on est obligés de les freiner ». « On pourra acheter quelques vêtements, renouveler les baskets », sourit une autre maman du même âge, Anne-Sophie Guillemain.

Pour Thomas Dewys, consultant de 35 ans, c’est aussi « un sacré coup de main niveau organisation ». « Souvent c’est la course pour la rentrée, dans les rayons il manque plein de choses. Là on est serein. »

À Lille, « on réclamait cette mesure depuis plus de cinquante ans », assure le président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) Jean-Yves Guéant.

« Égalité républicaine »

Selon l’inspecteur d’académie du Nord, Jean-Yves Bessol, « c’est la deuxième commune qui fait cela dans le Nord, après Tourcoing il y a deux, trois ans ». « À mon avis ce sera réussi et ces deux exemples me permettront de pouvoir présenter l’initiative à l’Association des maires et d’autres communes », dit-il.

À Ivry, ville PCF du Val-de-Marne, l’initiative existe depuis 1990, du CP au CM2. Cette année, 3 675 pochettes, comprenant cahiers, gommes ou trousses, sont distribuées pour la rentrée, pour un budget de 59 000 euros. « L’école est gratuite mais l’idée c’est d’aller un pas plus loin », explique la mairie.

À Carrières-sous-Poissy, petite ville des Yvelines, les 1 700 kits sont distribués directement en mairie, pour la première fois cette année, grâce à un budget de 40 000 euros. « Avec le contexte sanitaire et économique, il y a cette année un besoin plus fort d’être aux côtés des familles, c’est l’égalité républicaine », estime le maire écologiste, Eddie Ait.

Dans le Val-de-Marne, la ville d’Arcueil a mis en place ces distributions depuis plus de 40 ans, selon la mairie EELV. Un dictionnaire est aussi offert aux CE2. « Les habitants sont attachés à cette mesure, si on devait réduire le budget de l’éducation, c’est pas là-dessus qu’on rognerait » commente la mairie.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2021