Adoptions internationales : surtout des enfants de plus de 5 ans, en fratrie ou handicapés

Publié le 12 février 2015 à 0h00 - par

La plupart des mineurs adoptés à l’international, en France comme dans l’ensemble du monde, sont désormais des enfants dits « à besoins spécifiques », c’est-à-dire relativement âgés, en fratrie ou handicapés, selon une étude de l’Ined.

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Entre 2004 et 2013, le nombre d’adoptions internationales de mineurs a chuté des deux tiers, retombant au niveau du début des années 80 : il est passé de 42 194 à 15 188 dans les dix pays qui adoptent le plus à l’étranger (États-Unis, France, Espagne, Italie, Allemagne…), selon l’Institut national d’études démographiques.

Par contraste, les adoptions sont principalement nationales dans des pays comme le Portugal et le Royaume-Uni.

La baisse des adoptions internationales entre 2004 et 2013 a été de « seulement » 17 % en Italie et 36 % au Canada, mais elle a atteint 67 % en France, 79 % en Espagne et 80 % en Norvège.

Sur cette période, les deux principaux pays d’origine sont restés la Chine et la Russie, mais le nombre de leurs mineurs ayant été adoptés à l’international a baissé des trois quarts.

La « pénurie » de mineurs adoptables à l’international est due au déclin du nombre de mineurs orphelins ou abandonnés, et à l’essor des adoptions nationales dans les pays d’origine, explique l’Ined.

Certains pays ont durci leurs conditions, d’autres (Roumanie, Bulgarie, Guatemala, Vietnam) ont imposé un moratoire sur les adoptions internationales, le temps de mettre en place des mesures de contrôle plus efficaces dans la lutte contre les trafics d’enfants.

Une part croissante et aujourd’hui majoritaire des mineurs confiés à l’adoption internationale sont désormais des enfants « à besoins spécifiques », c’est-à-dire relativement âgés, en fratrie, ou handicapés physiques ou mentaux.

En France, le nombre des adoptions à l’étranger a augmenté des années  70 jusqu’au milieu des années 2000 (4 136 en 2005), afin de chuter à 1 343 en 2013, le plus bas niveau depuis le début des années 80.

Les derniers chiffres du ministère des Affaires étrangères, en ligne sur son site, confirment cette tendance avec une nouvelle baisse de 20 % en 2014, à 1 069 adoptions.

La part d’enfants « à besoins spécifiques » (plus de 5 ans, en fratrie ou présentant une pathologie) est de 63 % de ce total. Un tiers des adoptés internationaux a plus de 5 ans, et un quart présente une pathologie.

Selon l’Ined, « le déclin des adoptions ne sera pas sans conséquence dans les pays d’accueil comme la France : on peut s’attendre à une augmentation des demandes de procréation médicalement assistée, ainsi que de gestation pour autrui ».

Source : L’adoption internationale dans le monde : les raisons du déclin, Jean-François Mignot, n° 519, février 2015

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