JO 2024 : une facture publique à 6,6 milliards, mais pas de dérapage budgétaire

Publié le 29 septembre 2025 à 13h00 - par

Une facture publique de 6,6 milliards mais pas de dérapage budgétaire : les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont été un « succès collectif » juge lundi 29 septembre 2025 un rapport de la Cour des comptes, même si elle estime « modeste à ce stade » l’impact économique de l’événement.

JO 2024 : une facture publique à 6,6 milliards, mais pas de dérapage budgétaire
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Les Sages de la rue Cambon ont réévalué à la hausse leur première estimation à 5,9 milliards d’euros communiquée en juin. La facture publique actualisée se décompose en 3,02 milliards d’euros dépensés pour l’organisation – dont 1,44 milliard pour la sécurité – et 3,63 milliards pour les infrastructures.

Ont notamment été ajoutées dans ce « premier bilan d’ensemble » les dépenses des collectivités territoriales, ou encore celles engagées pour assurer la baignabilité de la Seine en vue des épreuves de natation en eau libre et de triathlon.

À titre de comparaison, en 2023, les documents budgétaires avaient tablé sur des investissements publics à hauteur de 2,44 milliards pour ces JO. Et en mars 2024, le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici avait estimé qu’ils « devraient coûter » entre 3 et 5 milliards d’argent public.

Lundi 29 septembre, M. Moscovici a mis en avant lors d’un point presse « l’incontestable réussite des Jeux » : si l’événement a généré une « forte mobilisation des finances publiques », le président de la Cour des comptes a souligné « l’absence de dérapage budgétaire » et un coût public « contenu ».

Le chiffre de 6,6 milliards « est substantiel » mais les Jeux de Paris n’ont « pas été trop chers », a-t-il résumé.

La Cour indique également qu’« en dépit d’incertitudes méthodologiques importantes, une comparaison avec les Jeux de Londres organisés en 2012 suggère que l’édition 2024 a été moins coûteuse pour les finances publiques, dans un rapport d’au moins 1 à 2 ».

Outre cette facture publique, il faut également prendre en compte pour ces Jeux les dépenses déjà connues du Comité d’organisation (Cojo) à hauteur de 4,4 milliards d’euros (et 75 millions d’excédent) reposant quasi exclusivement sur des financements privés, sans oublier la Solideo (Société des livraison des ouvrages olympiques), mixant part publique et investissements privés, au budget total de 4,5 milliards.

Retombées limitées

Dans le détail, le rapport de la Cour des comptes estime que si les dépenses d’infrastructures ont été « dans l’ensemble correctement tenues », celles pour l’organisation ont connu « un processus de budgétisation des dépenses de sécurité qui s’est révélé particulièrement erratique ».

Tout en reconnaissant que l’importance des dépenses de sécurité a « traduit un impératif compréhensible » face à « un défi inédit pour les forces de sécurité intérieure et les forces armées », les Sages estiment que c’est « leur estimation [qui] a été tardive et incomplète ».

Du côté des recettes publiques, le rapport établit une « première évaluation » à 293 millions d’euros liés uniquement à l’organisation, car « à ce stade, aucune recette budgétaire n’a pu être identifiée s’agissant des infrastructures ».

Concernant les retombées économiques de Paris 2024, la Cour des comptes – « dans la limite des données disponibles » – juge que l’impact a été « modeste à ce stade » et « relativement limité à court terme ».

« L’impact des Jeux sur la croissance économique annuelle en 2024 est estimé, lorsque les effets indirects sont pris en compte, à + 0,07 point du PIB », soit 1,9 milliard d’euros, résume le rapport.

Il met en avant le phénomène d’« éviction » qui a poussé de nombreux touristes à éviter Paris pendant les Jeux, et souligne aussi que l’effet des dépenses en matières d’infrastructures pour préparer l’événement « a été fortement atténué par la hausse des prix ».

La méthodologie de la Cour avait été contestée en juin par le Cojo 2024, qui estimait le chiffrage « disproportionné par rapport à la réalité » et évaluait pour sa part la facture publique plutôt « autour de deux milliards d’euros ».

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