En France, le taux de pauvreté a atteint 13,5 % en 2009. Ainsi, 8,2 millions de personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2009, dont la moitié avec moins de 773 euros par mois, selon une étude publiée, fin août, par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee Première n° 1365).
Rappel : le taux de pauvreté monétaire est défini comme la proportion de personnes ayant un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil est calculé par rapport au niveau de vie médian : il s’agit donc d’une notion relative. C’est le seuil à 60 % du niveau de vie médian qui est privilégié en Europe et en France, explique l’Insee. Il correspond à un niveau de vie inférieur à 954 euros par mois en 2009. À titre de comparaison, le socle du revenu de solidarité active (RSA) s’élève à 455 euros pour une personne seule.
Au final, le taux de pauvreté à 60% de la médiane a augmenté de 0,5 point entre 2008 et 2009, pour revenir à un taux voisin de celui de 2007. En outre, par rapport au seuil de pauvreté, les personnes pauvres disposent d’un niveau de vie plus faible qu’en 2008. « En effet, l’intensité de la pauvreté, qui mesure l’écart entre le niveau de vie médian des personnes pauvres et le seuil de pauvreté, passe de 18,5 % à 19,0 % », précisent les trois auteurs de l’étude.
En 2009, 10,1 % des actifs ayant au moins 18 ans étaient pauvres, soit 2,8 millions de personnes. « Même si le taux de pauvreté des chômeurs diminue de 1,1 point par rapport à 2008 et celui des personnes occupant un emploi reste relativement stable, la situation s’est dégradée pour l’ensemble des actifs, puisque la proportion de pauvres parmi ces derniers était de 9,5 % en 2008 », commente l’Insee. La forte augmentation du nombre de personnes au chômage, qui figurent parmi les catégories les plus fortement touchées par la pauvreté, explique cette évolution.
Néanmoins, en 2009, le taux de pauvreté baisse pour les chômeurs, population qui s’est modifiée avec la crise, observe l’étude : plus âgés et plus qualifiés que les chômeurs de 2008, le montant de leur allocation chômage est plus élevé. Par ailleurs, les chômeurs ayant connu des périodes d’emploi ont pu bénéficier, pour la première fois, du complément de revenu induit par le RSA.
Au sein des personnes occupant un emploi, ce sont les non-salariés qui sont touchés par la hausse de la pauvreté, complète l’Insee. De fait, leur taux de pauvreté passe de 15,3 % à 16,9 % entre 2008 et 2009. « D’une manière générale, les crises ont un impact plus fort sur leur niveau de vie que pour les autres catégories, du fait d’une plus grande sensibilité de leurs revenus à la conjoncture économique ». Illustration : en euros constants, le niveau de vie médian des non-salariés a reculé de 0,8 %, quand celui des salariés a augmenté de 1,4 %.
Enfin, le niveau de vie médian des retraités a augmenté de 1,3 % en euros constants en 2009, a calculé l’Insee. Leur taux de pauvreté, stable, s’établissait à 9,9 %. « L’augmentation du nombre de personnes pauvres peut être rapprochée de la hausse du chômage induite par la crise, concluent les trois auteurs de l’étude. Toutefois, des mesures ponctuelles et la montée en charge progressive du revenu de solidarité active ont permis de limiter les effets de la crise ».
En 2009, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS), le niveau de vie médian des personnes vivant dans un ménage de France métropolitaine était de 19 080 euros par an (en augmentation en euros constants de 0,4 % par rapport à 2008), soit 1 590 euros par mois, rappelle l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Les 10 % des personnes les plus modestes avaient un niveau de vie inférieur à 10 410 euros, tandis que, pour les 10 % les plus aisées, ce niveau atteignait au moins 35 840 euros, soit 3,4 fois plus.