Les réformes ont peu impacté le niveau de vie des plus modestes en 2017

Publié le 27 novembre 2018 à 12h35 - par

Les réformes sociales et fiscales mises en œuvre en 2017, notamment la hausse du RSA, ont très légèrement augmenté le niveau de vie des personnes les plus pauvres car leurs effets ont été contenus par la baisse de 5 euros des aides au logement, selon une étude de l’Insee publiée mardi 20 novembre.

Les réformes ont peu impacté le niveau de vie des plus modestes en 2017

Dans son « portrait social » de la France, l’Insee a étudié l’impact des réformes de la dernière année, partagée entre la fin du quinquennat de François Hollande et l’élection d’Emmanuel Macron, par rapport à une situation où elles n’auraient pas été mises en œuvre.

Il relève que les nouvelles mesures intervenues en 2017 augmentent légèrement, de 0,4 % en année pleine, le niveau de vie des 10 % de personnes les plus modestes. Pour l’ensemble de la population, les effets des réformes sont neutres (+ 0,0).

« La mise en place de la garantie jeunes, la revalorisation exceptionnelle du RSA et la revalorisation de l’allocation de soutien familial et de la majoration du complément familial ont eu un impact à la baisse sur les inégalités. Mais d’autres réformes des prestations ont eu un impact à la hausse, en particulier la baisse des aides au logement », a expliqué lors d’une présentation à la presse Anne-Lise Biotteau, chargée d’études à l’Insee.

Au total, selon Mme Biotteau, le gain final pour ces ménages s’établit à 40 euros par an.

Dans le détail, la baisse de 5 euros mensuels des aides au logement, décidée à l’automne 2017 par le nouveau gouvernement, a généré une perte totale de près de 300 millions d’euros de revenu disponible, faisant cinq millions de ménages « perdants », notamment parmi les 20 % les plus modestes, a calculé l’Insee.

Dans le même temps, la revalorisation du RSA a fait 2,5 millions de ménages « gagnants », et la généralisation de la garantie jeune à l’ensemble du territoire a touché positivement 50 000 ménages.

À l’autre extrémité de l’échelle des niveaux de vie, les 20 % de personnes les plus aisées ont vu leur niveau de vie légèrement baisser de 0,1 %, principalement touchées par la hausse des taux de cotisation vieillesse, qui a concerné quelque 18 millions de ménages.

Cette hausse a également pénalisé les ménages au niveau de vie intermédiaire, mais cela a été compensé par la réduction exceptionnelle de l’impôt sur le revenu de 20 %, une mesure fiscale mise en œuvre en 2017, précise l’Insee.

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