Cet avis, intitulé « Enjeux éthiques du vieillissement », propose des pistes pour « rendre la société davantage inclusive vis-à-vis de ses citoyen(ne)s les plus âgé(e)s », dont le nombre augmente en raison de l’allongement de la vie.
« Leur exclusion de fait de la société, ayant probablement trait à une dénégation collective de ce que peut être la vieillesse, la fin de la vie et la mort, pose de véritables problèmes éthiques, notamment en termes de respect dû aux personnes », écrit le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), qui s’était auto-saisi de cette question en octobre 2016.
Près de 600 000 personnes vivent aujourd’hui dans l’un des 7 200 Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), selon le ministère de la Santé.
Le placement des personnes âgées dans des Ehpad et « leur concentration entre elles génèrent des situations parfois indignes », poursuit le CCNE. Les conditions de travail ont été dénoncées par le personnel lors de grèves qui ont commencé en janvier.
Selon l’organe consultatif, le placement des personnes âgées « se fait souvent sous la contrainte, faute d’alternative », tout en étant « revendiqué au nom de principes de bienveillance ».
Le CCNE propose donc de « réfléchir à l’Ehpad hors de l’Ehpad ». Il « pourrait être imposé par exemple aux immeubles nouveaux d’intégrer un ou deux étages de logement pour un Ehpad », estime le Comité, qui réunit des médecins, des scientifiques, des juristes et des philosophes.
Autre piste : « favoriser les alternatives à l’Ehpad (…) comme par exemple l’habitat intergénérationnel » ou « l’habitat intermédiaire pour personnes âgées (résidences autonomies, résidences services) ».
Le Comité propose aussi de « faire évoluer le droit social, pour permettre à un proche d’aider et d’accompagner une personne malade ou handicapée ».
Enfin, il suggère la création « d’un cinquième risque de la sécurité sociale, pour permettre une meilleure prévention et un meilleur accompagnement des personnes dépendantes ».
Il viendrait en complément des quatre branches existantes (maladie, accidents du travail, retraite, famille) de la Sécurité sociale et consisterait à couvrir les risques de la vie liés à la dépendance notamment du fait de l’avancée en âge, de la perte d’autonomie ou du handicap.
Ce « cinquième risque » a été envisagé mais jamais concrétisé par des gouvernements précédents. En avril, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité de le créer.
La population française compte environ 1,5 million de personnes de plus de 85 ans. Il y en aura 5 millions à l’horizon 2050.
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