L’AAH devrait être revalorisée de 4 %

Publié le 27 juin 2022 à 10h15 - par

La revalorisation de l’AAH prélude à une déconjugalisation de l’allocation pour les personnes en situation de handicap ?

L'AAH devrait être revalorisée de 4 %

Le projet de loi sur le pouvoir d’achat, promis par le président de la République en campagne pour sa réélection, sera à l’ordre du jour du Parlement durant tout l’été. Ce texte doit être présenté au Conseil des ministres du 6 juillet 2022 et examiné par les députés fraîchement élus à partir du 18 juillet. Selon les dernières informations distillées par le Gouvernement ce dimanche 26 juin 2022, le projet de loi devrait prévoir une augmentation de 4 % des prestations sociales. Cette revalorisation concernera l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et s’appliquera de manière rétroactive à compter du 1er juillet 2022.

Cette mesure devrait satisfaire, en partie, APF France handicap. Dans une motion d’interpellation à l’attention du président de la République, du Gouvernement et des parlementaires, votée à la quasi-unanimité (99,41 %) par ses adhérents le 18 juin 2022, l’association énumère « des mesures à prendre dès maintenant » Sa première demande : « Revaloriser significativement l’AAH et les pensions d’invalidité pour un niveau de vie décent et les indexer sur l’inflation ».

La question de la déconjugalisation de l’AAH reste, quant à elle, entière. À la  veille du premier tour de l’élection présidentielle, le président candidat a amorcé une volte-face sur cette mesure, que sa majorité s’est évertuée à faire capoter tout au long de son premier quinquennat. « On doit bouger sur ce point », a-t-il convenu entre les deux tours du scrutin, en répondant à une personne en situation de handicap qui l’interpellait sur Franceinfo, le 15 avril. « Je suis favorable à ce qu’on puisse corriger cet effet de bord, qui est que quand une personne avec l’allocation adulte handicapé se marie avec quelqu’un qui a beaucoup plus d’argent, elle la perd », a confirmé Emmanuel Macron, lors du débat d’entre-deux-tours qui l’opposait à la candidate d’extrême droite, le 20 avril. Pour autant, le président de la République réélu n’a pris aucun engagement concret visant à mettre fin à la conjugalisation de l’AAH.

Les associations du champ du handicap demeurent fortement mobiliser pour obtenir la déconjugalisation de l’allocation. La création d’un ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées de plein exercice constitue « un signal fort et une opportunité » pour lever « les blocages et incompréhensions, comme cela fut le cas pour le refus de déconjugalisation de l’Allocation Adultes Handicapés (AAH) », veut croire la Fédération APAJH. Pour cette Fédération, « la question des ressources et du pouvoir d’achat des personnes en situation de handicap est majeure ». Pour sa part, dans sa motion adoptée le 18 juin, APF France handicap exige du président de la République et du nouveau Gouvernement de « supprimer la prise en compte de ressources du conjoint ou de la conjointe dans le calcul de l’AAH ».

Enfin, dans son « Plaidoyer pour une société qui cesse d’exclure les personnes en situation de handicap », publié à la veille des élections présidentielle et législatives, l’Unapei invite à soutenir l’autonomie des personnes en garantissant leurs ressources et leur droit à compensation. « Pour cela, il faut permettre aux personnes concernées de disposer d’une autonomie financière et leur assurer un revenu d’existence digne, tout au long de la vie : déconjugalisation de l’AAH et revalorisation de son montant au-delà du seuil de pauvreté, maintien de l’AAH au-delà de l’âge de la retraite… ».


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