Allocation handicapés : Emmanuel Macron promet de « bouger » sur la déconjugalisation

Publié le 15 avril 2022 à 9h20 - par

Emmanuel Macron a promis vendredi 15 avril 2022 de « bouger » sur l’individualisation de l’allocation adulte handicapés – c’est-à-dire son calcul sans tenir compte des revenus du conjoint – , une évolution que son gouvernement et sa majorité a rejetée plusieurs fois l’an dernier.

Allocation handicapés : Emmanuel Macron promet de "bouger" sur la déconjugalisation

« On doit bouger sur ce point », a-t-il déclaré sur Franceinfo, en répondant à une jeune femme handicapée qui expliquait qu’elle allait perdre son allocation en se mariant et donc son indépendance financière. Actuellement en France « quelles que soient les prestations, ce qui est assez juste c’est qu’on regarde la situation familiale et la capacité de contribuer du couple. Ce qui est vrai, c’est que cela créé une situation aberrante pour les personnes en situation de handicap. Donc on va le bouger », a-t-il dit sans autre détail. Il faut « avoir un revenu qui n’est pas conditionné et qui permette d’accompagner mais qui n’est pas sous couperet » car « c’est absurde », a-t-il ajouté.

En octobre 2021, la majorité avait rejeté l’individualisation de l’allocation adultes handicapés des personnes en couple, au terme d’un débat mouvementé, alors que de LR à LFI, l’opposition réclamait à l’unisson cette « déconjugalisation » de l’allocation, c’est-à-dire de la calculer sans tenir compte des revenus du conjoint. LREM jugeait cette mesure inéquitable car bénéficiant sans distinction aux modestes comme aux fortunés. « Nous assumons le fait de donner plus à ceux qui en ont vraiment besoin », avait fait valoir Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées. Le sujet avait déjà suscité une séance houleuse dans l’hémicycle fin juin 2021, après le rejet d’une proposition du LR Aurélien Pradié.

Créée en 1975, l’AAH est destinée à compenser l’incapacité de travailler. D’un montant maximal de 904 euros mensuels, elle est versée sur critères médicaux et sociaux. Elle compte aujourd’hui plus de 1,2 million de bénéficiaires, dont 270 000 en couple, pour une dépense annuelle d’environ 11 milliards d’euros. « Faites le choix de l’amour », a répondu le président-candidat à la jeune femme qui lui expliquait qu’elle hésitait à se marier car elle perdrait son allocation et deviendrait « un boulet, dépendante physiquement et financièrement » de son mari.

L’an dernier, vingt-deux organisations et associations, dont APF France handicap, avaient appelé Emmanuel Macron à « une réforme historique », pour « considérer cette allocation avant tout comme un revenu individuel d’existence ». La déconjugalisation de l’AAH représenterait environ 600 millions d’euros selon une parlementaire de la majorité.

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