Des mineurs non accompagnés accueillis dans une ancienne caserne

Publié le 31 août 2017 à 14h00 - par

À Rennes, une ancienne caserne accueille, depuis fin août, 78 mineurs non accompagnés.

Des mineurs non accompagnés accueillis dans une caserne

À Rennes, depuis le jeudi 24 août, les 78 mineurs non accompagnés hébergés dans des bâtiments mis à disposition par le CROUS pendant la période estivale sont accueillis dans l’ancienne caserne de Gendarmerie Guillaudot, propriété du département d’Ille-et-Vilaine, dans le cadre de sa mission de protection de l’enfance.

« Le département doit assumer avec humanité l’accueil des mineurs non accompagnés, justifie le président du conseil départemental, Jean-Luc Chenut.

Notre dispositif d’accueil étant saturé, nous sommes amenés à faire de l’une de nos propriétés départementales un centre d’hébergement pour une centaine de jeunes. » Cette solution n’a toutefois pas vocation à être pérennisée.

Libérée par la Gendarmerie nationale depuis août 2013, cette propriété inoccupée depuis cette date a nécessité des travaux de sécurisation et un aménagement des locaux réalisés durant l’été « grâce à une mobilisation exceptionnelle des équipes du département », salue son président.

Coût total, à la charge du conseil départemental : 187 000 euros.

Les jeunes sont hébergés à raison d’une chambre pour deux et prennent leur petit-déjeuner sur place. Une base de vie a été aménagée dans l’un des bâtiments de la caserne : cuisine et lieu de restauration pour le matin, infirmerie, salle d’étude, bureaux des éducateurs et travailleurs sociaux.

Le niveau scolaire des jeunes est évalué par un service spécialisé au Rectorat et, en fonction des résultats, une admission dans des classes adaptées s’organise.

Par ailleurs, souvent non francophones, les jeunes ont besoin d’apprendre la langue française, soit préalablement, soit en intégrant des classes spécifiques.

Après ce temps d’orientation et d’évaluation, un parcours scolaire à visée d’insertion sociale et professionnelle du jeune peut se construire.

La moyenne d’âge de ces mineurs confiés au département est de 15-16 ans. Il s’agit donc d’organiser un accompagnement adapté. Face à cette situation d’urgence, le département a mis en place une convention avec l’association Coallia, spécialisée dans l’accueil, l’accompagnement et l’hébergement des publics fragilisés vers l’insertion et l’autonomie.

En 2008, cette association a créé un service d’accompagnement des mineurs isolés étrangers (SAMIE).

Déjà chargée de l’accompagnement des jeunes hébergés dans la résidence universitaire du CROUS, Coallia a géré l’installation des jeunes en s’assurant de leur collaboration.

L’association continue d’organiser les petits déjeuners sur place, supervise la prise des repas le midi et le soir et assure une présence de travailleurs sociaux entre 8h et 21h, ainsi qu’une veille de nuit pour garantir la sécurité des mineurs et  du site.

Aujourd’hui, tous les départements sont confrontés à l’arrivée régulière de mineurs non accompagnés et sont à la recherche de solutions diversifiées pour assurer leur prise charge.

« Il est urgent que le gouvernement propose des solutions à la hauteur des enjeux. Les départements ne peuvent pas, seuls, assumer des flux d’une ampleur inégalée », déclare Jean-Luc Chenut, en soulignant « que le financement de ces dispositifs, qui résultent de la gestion des politiques migratoires, compétence régalienne de l’État, doit d’abord reposer sur la solidarité nationale. »


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