« Amertume » après l’abandon de la commission d’enquête sur l’aide sociale à l’enfance

Publié le 11 juin 2024 à 11h50 - par

Conséquence de la dissolution de l’Assemblée nationale, la clôture de la commission d’enquête parlementaire sur les dysfonctionnements de l’aide sociale à l’enfance (ASE) laisse un goût amer aux militants et aux élus engagés sur la question.

"Amertume" après l'abandon de la commission d'enquête sur l'aide sociale à l'enfance
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Actée le 9 avril 2024, cette commission présidée par la députée Laure Miller (Renaissance) avec la députée Isabelle Santiago (PS) comme rapporteuse, a commencé ses travaux le 14 mai et devait rendre son rapport au plus tard le 8 octobre.

« C’est une immense déception et une profonde amertume, d’autant que nous allions commencer à auditionner les départements et les ministres », souligne auprès de l’AFP Isabelle Santiago, qui promet de redéposer une demande de création de commission d’enquête sur le sujet si elle est réélue.

« Le processus s’arrête net, on attendait énormément de réponses, des réponses que nous n’aurons pas », déplore de son côté le militant des droits des enfants et lui-même ex-enfant placé Lyes Louffok.

Dans un communiqué publié lundi 10 juin 2024, le « Comité de vigilance des anciens enfants placés » s’est dit « profondément choqué » par l’annonce de la dissolution et s’inquiète de ses « graves conséquences » sur la protection de l’enfance.

Cela « prive les enfants placés d’une voix essentielle et fragilise considérablement les efforts entrepris pour améliorer leur situation », estime ce comité de 300 membres.

Pour Lyes Louffok, « c’est une génération qui s’est levée pour dire stop aux dysfonctionnements de l’ASE, il est hors de question que cela s’arrête du jour au lendemain ».

Quelque 377 000 enfants font l’objet d’une mesure de protection au titre de l’aide sociale à l’enfance, dont les services sont sous l’autorité et la responsabilité des départements.

Associations et professionnels de ce secteur tirent régulièrement la sonnette d’alarme, pointant un manque de moyens et d’effectifs, et estimant ne plus être en capacité d’assurer la prise en charge ni le suivi des mineurs en danger.

La situation de ces derniers est revenue sur le devant de la scène début 2024 avec la mort de plusieurs enfants placés, dont celle de Lily, une adolescente de 15 ans retrouvée pendue dans un hôtel du Puy-de-Dôme en janvier.

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