Le gouvernement a présenté jeudi 10 octobre 2024 au soir un budget 2025 très contraint, qui vise à contenir le déficit de la Sécurité sociale à 16 milliards d’euros en 2025, après 18 milliards en 2024. L’augmentation des dépenses de santé (objectif national de dépenses d’assurance maladie, Ondam) sera limitée à + 2,8 %, après 3,3 % en 2024.
Les dépenses de santé augmentent inexorablement chaque année, sous l’effet de l’inflation, du vieillissement de la population et de la hausse des maladies chroniques.
L’enveloppe dédiée à l’hôpital augmentera, elle, de 3,1 %, mais pour la Fédération des hôpitaux de France (FHF), il s’agit d’une hausse en « trompe-l’œil », puisque le gouvernement augmente aussi d’environ 1 milliard d’euros les cotisations retraite versées par les établissements de santé.
Ces annonces sonnent « comme l’hallali du système de santé à la Française ». Pour le monde de la Santé déjà en grande difficulté, « le compte n’y est pas » et il s’agit « du coup de rabot de trop », déploraient vendredi 11 octobre dans un communiqué intersyndical les sections santé de la CGT, Force ouvrière, Sud Solidaires et l’Unsa.
« Si les éléments budgétaires se confirment et que les parlementaires entérinent un Ondam famélique, c’est la santé de la population qui est en grave danger », poursuivent ces organisations, réclamant un « plan Marshall » pour la santé, avec une hausse du budget « qui doit tendre vers les 10 % ».
Ils appellent ainsi « à une journée nationale de mobilisation et de grève le 29 octobre » pour « faire entendre les revendications » des professionnels de l’hôpital public et des établissements du social et du médico-social.
Plus largement, ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) « creuse les inégalités », et dégrade « les droits des assurés sociaux », déplore l’Unsa dans un autre communiqué.
Pour faire plusieurs milliards d’économies, le gouvernement prévoit notamment de transférer aux complémentaires santé une part plus grande du remboursement des consultations médicales, d’abaisser le plafond des indemnités perçues en cas d’arrêt maladie, ou encore de décaler de six mois la revalorisation annuelle des retraites.
« Tout ceci aggravera les inégalités et le renoncement aux soins », déplore le syndicat Solidaires, qui dénonce un « budget d’austérité ».
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