Cancer et travail

Publié le 22 avril 2014 à 0h00 - par

Un tiers des actifs malades d’un cancer ont quitté ou perdu leur emploi deux ans après le diagnostic, selon des chiffres dévoilés jeudi par la Ligue contre le cancer illustrant la difficulté de concilier vie active et maladie.

« Trois personnes sur dix qui étaient en emploi effectif au moment du diagnostic ne le sont plus deux ans après », souligne l’association dans un communiqué. Il s’agit pour une bonne part (44 %) de personnes toujours en arrêt de travail deux ans après mais aussi de personnes ayant perdu leur poste. 92 % des personnes qui ont perdu leur emploi après un cancer, l’ont perdu dans les 15 mois qui ont suivi le diagnostic tandis que « seules 30 % des personnes » qui se découvrent malades pendant une période de chômage réussissent à retrouver du travail deux ans après.

Ces données, diffusées à l’occasion du rapport annuel de la Ligue contre le cancer, « Observatoire sociétal des cancers », sont tirées d’une vaste enquête sur les conditions de vie deux ans après un diagnostic de cancer, conduite auprès de plus de 4 000 personnes, sous l’égide de l’Institut national du cancer (InCA). la maladie a eu des répercussions sur la situation professionnelle, en particulier le fait de « se voir imposer un travail moins intéressant ». Un salarié sur trois affirme n’avoir bénéficié d’aucune mesure de son entreprise pour l’aider durant ses traitements, selon des chiffres tirés d’un sondage sur « les salariés et le cancer », réalisé du 8 au 22 janvier par LH2/BVA auprès d’un échantillon de 668 « salariés en activité ».

Souvent les salariés déclarent d’important frais liés à la maladie non remboursés par la Sécurité sociale. Il s’agit des soins dits « de confort » contre les effets secondaires des traitements, des aides à domicile, des dépassements d’honoraires de spécialistes, des frais de prothèses ou perruques (remboursées mais sur la base d’un forfait de 125 euros) et des frais de transport. « 47 % des personnes interrogées soignées pour un cancer déclarent avoir eu des frais de santé restés à leur charge, dont 8 % d’un niveau important » précise la Ligue. Pour les deux-tiers de ces personnes, les frais sont évalués à environ 1 000 euros. Plus étonnant encore, une très forte proportion des travailleurs indépendants « ne peut se permettre d’interrompre le travail pendant le traitement » souligne auprès de l’AFP, le responsable de la Ligue, Emmanuel Jammes. Une enquête auprès de 65 travailleurs indépendants ayant souffert de cancer (enquête Indepcan, réalisée par le centre anti-cancer Gustave Roussy) montre que tous ont continué à travailler durant la totalité de leur traitement.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2014


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Santé »

Voir toutes les ressources numériques Santé