Proposer une alternative à l’incarcération des personnes souffrant de troubles psychiatriques sévères

Publié le 1 juin 2017 à 12h44 - par

Médecins du Monde va expérimenter une offre alternative à l’incarcération des personnes souffrant de maladies psychiatriques avérées et sans domicile fixe.

alternative a l'incarceration psychiatrique

L’État a signé, le vendredi 5 mai, un protocole d’engagement avec l’association Médecins du Monde, dans le cadre d’un contrat à impact social (CIS) destiné à proposer une offre alternative à l’incarcération des personnes souffrant de maladies psychiatriques avérées et ne disposant pas de domicile fixe. Cette expérience s’inscrit dans la politique de lutte contre la récidive.

La signature de ce protocole va permettre une expérimentation auprès de justiciables du tribunal de grande instance (TGI) de Marseille au bénéfice de personnes condamnées présentant des pathologies psychiatriques et en situation de précarité matérielle. Objectif : évaluer l’efficacité d’une stratégie d’accès au logement, aux soins intensifs et à l’insertion par l’activité économique. L’efficacité du programme sera évaluée au regard de l’absence de réitération de délits graves ou crimes conduisant à un défèrement devant un magistrat, par rapport à une population témoin non bénéficiaire de cette expérimentation.

Le programme est constitué d’un volet logement (mesures d’intermédiation locative), d’un volet sanitaire (soins intensifs orientés vers le rétablissement dans la communauté sur décision de justice) et d’un volet inclusion sociale (prêt d’honneur et programme de mentorat). Médecins du Monde mobilisera des travailleurs sociaux, des médecins et des chercheurs pour conduire cette expérimentation baptisée Alternative à l’incarcération par le logement et le suivi intensif (AILSI). Les actions d’accompagnement seront mises en œuvre d’ici fin 2017, pour une durée de 5 ans. Une centaine de personnes seront bénéficiaires de l’expérimentation.

La comparaison des résultats sera effectuée sur la base d’une population ciblée de 210 personnes, population comparable, présentant également des troubles psychiques, en situation de précarité matérielle et déférée dans une juridiction distincte. Elle sera conduite par le laboratoire de santé publique de l’Université d’Aix-Marseille.

L’engagement de l’État porte sur un maximum de 7 millions d’euros sur les 5 années à venir, en fonction de la réussite de ces expérimentations. Les fonds seront avancés notamment par des fondations.


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