Réforme des études de santé : le gouvernement précisera ses intentions en janvier

Publié le 20 décembre 2018 à 11h15 - par

Les axes de la réforme du premier cycle des études de santé seront dévoilés dans le « courant du mois de janvier 2019 », ont annoncé mardi 18 décembre les ministres de la Santé Agnès Buzyn et de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal, après réception d’un rapport sur le sujet.

Réforme des études de santé : le gouvernement précisera ses intentions en janvier

Emmanuel Macron avait annoncé mi-septembre, pour la rentrée 2020, la suppression du concours à la fin de la première année commune aux études de santé (Paces) et celle du numerus clausus qui limite le nombre d’étudiants admis en deuxième année.

Ces mesures seront traduites dans le projet de loi Santé « présenté au Parlement au premier semestre 2019 », rappellent Mmes Buzyn et Vidal dans un communiqué.

Sollicité pour piloter un groupe de travail, le Pr Jean-Paul Saint-André, ancien président de l’université d’Angers, vient officiellement de remettre son rapport au gouvernement.

Ses propositions « feront l’objet d’un examen approfondi par les ministres » qui annonceront également en janvier « les modalités de poursuite de la concertation ».

S’appuyant largement sur les pistes présentées la semaine dernière par la Conférence des présidents d’université (CPU) et les conférences des doyens de médecine, d’odontologie dentaire, de pharmacie et de maïeutique (sages-femmes), le rapport préconise de créer un « portail santé » à la place de la Paces, accessible via Parcoursup, « selon les modalités d’une voie non sélective ».

Selon le scénario proposé par le rapport, le redoublement y sera impossible, mais tous les étudiants disposeront de deux chances pour intégrer une filière médicale (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie).

Moins de 60 % des places dans ces filières seront ouvertes aux étudiants de ce portail santé, qui devront valider leur première année mais aussi répondre à des « critères d’admissibilité supplémentaires » comme « avoir une moyenne supérieure à un certain seuil » avant de passer des « épreuves d’admission » écrites et/ou orales.

Les autres pourront se tourner vers d’autres « métiers de la santé » ou entrer directement en deuxième année dans une autre licence, avant de retenter leur chance.

Au moins 40 % des places en filières médicales seront réservées aux étudiants d’autres formations « pouvant comprendre une mineure santé », selon « un modèle très proche » du dispositif Alterpaces, installé depuis quelques années dans plusieurs facs pour diversifier les profils des étudiants en santé.

À noter que « toutes les licences ne permettent pas forcément une candidature dans toutes les filières », la psychologie offrant par exemple des passerelles vers la médecine et la maïeutique, la chimie vers la pharmacie.

Enfin, suppression du numerus clausus ne signifie pas absence de régulation : les flux de formation seront discutés au niveau régional et « définis sous la forme d’une fourchette tenant compte des capacités de formation et des besoins des territoires en professionnels de santé ».

Des propositions qui n’ont pas satisfait la Fage, le premier syndicat étudiant. Le rapport veut juste « recréer une Paces et généraliser des expérimentations », s’est indigné auprès de l’AFP le 1er vice-président de la Fage Thomas Martin-Dimichele, appelant à la « réforme d’ampleur » promise par Emmanuel Macron.

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