Télémédecine : la filière vise 1 million de patients suivis en 2020

Publié le 27 mars 2015 à 16h42 - par

La filière de la télémédecine se donne pour objectif 1 million de patients télésuivis à l’horizon 2020, ce qui pourrait créer 15 000 emplois de services et industriels, mais à condition de « lever les freins » notamment financiers à ce déploiement.

Télémédecine

Les industriels du numérique et des technologies médicales visent 1 million de patients suivis en télémédecine en 2020, ce qui pourrait créer 15 000 emplois de services et industriels, estiment-ils, mais à condition de « lever les freins » notamment financiers à ce déploiement.

La première étape sera d’atteindre 50 000 patients suivis à la fin de la période d’expérimentation en 2017, contre 5 000 environ aujourd’hui, a indiqué jeudi à la presse Pierre Leurent, président du groupe de travail Télémédecine du Syntec Numérique, le syndicat des entreprises de services du numérique.

L’étape suivante sera de viser 1 million de patients en 2020 dans le cadre d’un déploiement généralisé de solutions de télémédecine.

L’expérimentation cible quatre maladies chroniques prioritaires : le diabète traité par insuline, l’insuffisance cardiaque, l’hypertension artérielle sévère, l’insuffisance rénale chronique.

Le déploiement pourrait créer 10 000 emplois de services dans la télésurveillance, avec de nouveaux métiers comme des infirmiers en télémédecine, et 5 000 emplois industriels d’ici 2020, selon les évaluations du Syntec Numérique.

Mais « on ne va pas y arriver si on ne lève pas les freins qui existent » et notamment « un frein majeur, le financement », a souligné Julien Martel, président de la commission e-Santé de LESISS, la fédération des industries de technologies d’information de santé.

« Actuellement, il y a une tarification pour des expérimentations. Il faut qu’on aborde maintenant le financement d’une généralisation », a-t-il ajouté. Pour Pierre Leurent, « les montants sont là », mais « ils ne sont pas utilisés en totalité aujourd’hui ». L’enveloppe annuelle pour l’expérimentation de la télémédecine est de 30 millions d’euros, un montant suffisant pour la phase d’expérimentation, selon le responsable du Syntec Numérique, qui chiffre le budget total nécessaire d’ici 2017 à 84 millions d’euros.

Pour pérenniser le financement, plusieurs solutions sont envisageables, selon les industriels, dont un éventuel forfait par patient et par an. Le coût de la télésurveillance serait en moyenne de 1 400 euros par an, indiquent-ils. L’objectif n’est pas d' »ouvrir les vannes de l’assurance maladie », a assuré M. Leurent, qui fait valoir les économies de coûts générées par la télémédecine qui permet moins d’hospitalisations avec un meilleur suivi des maladies chroniques.

Le groupe de travail mis en place dans le cadre de la filière Industries de Santé, qui réunit industriels et pouvoirs publics, a présenté jeudi une série de mesures pour « lever les freins » au développement de la télémédecine. L’objectif est de faciliter les projets, notamment en simplifiant les procédures de contrat entre porteurs de projets et Agences régionales de santé, a expliqué Philippe Burnel, du ministère de la Santé. « Il y a un consensus aussi bien des porteurs de projets que de l’administration pour clarifier le cadre dans lequel un contrat est requis », a-t-il indiqué.

La Haute autorité de santé (HAS) a déjà décidé « d’intégrer dans ses commissions de parcours (de soins) et de bonnes pratiques des experts de le télémédecine » pour « intégrer quand il y a lieu la dimension télémédecine », a ajouté M. Burnel.

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