Situation de crise : les acteurs locaux doivent s’approprier les systèmes d’alerte

Publié le 28 novembre 2025 à 12h50 - par

Selon la Cour des comptes, seules un peu plus de la moitié des communes tenues d’élaborer un plan communal de sauvegarde (PCS) » l’avaient fait fin 2024.

Situation de crise : les acteurs locaux doivent s'approprier les systèmes d'alerte
© Par Gina Sanders - stock.adobe.com

Face à la multiplication des risques naturels, industriels et technologiques, les autorités disposent aujourd’hui d’outils de vigilance et d’alerte de plus en plus performants, à l’image de FR-Alert, déployé depuis 2022 en complément du réseau vieillissant des sirènes. « Pourtant, la préparation des acteurs locaux, la coordination des dispositifs et la culture du risque au sein de la population restent perfectibles », estime la Cour des comptes dans un rapport sur « Les systèmes d’alerte et de communication à la population en situation de crise » publié le 14 novembre 2025. La Cour y analyse les progrès réalisés et les difficultés persistantes dans la mise en œuvre de ces systèmes.

Dans son rapport, la Cour des comptes dresse plusieurs constats. Les outils de vigilance sur les risques naturels (Météo-France, Vigicrues) sont « performants », mais la conscience du risque demeure « encore insuffisante. » Le rapport insiste sur « une culture du risque à consolider. » Ainsi, seules 55 % des 22 000 communes soumises à l’obligation d’arrêter un plan communal de sauvegarde (PCS) l’avaient fait au 31 décembre 2024, déplore la Cour. Or 5 700 communes font l’objet chaque année, en moyenne, d’une reconnaissance d’état de catastrophe naturelle, dont la moitié en raison des inondations.

FR-Alert : un outil efficace mais perfectible selon la Cour des comptes

Par ailleurs, utilisé 66 fois en situation réelle et 287 fois lors d’exercices entre sa mise en service et juin 2025, l’outil FR-Alert s’avère « efficace et éprouvé ». Cependant, sa doctrine d’emploi gagnerait à être clarifiée, ajoute la Cour des comptes. Et le déploiement s’est parfois fait avec retard dans les territoires ultramarins, pointe son rapport. Au-delà, la Cour met en avant « la nécessité de renforcer la préparation des citoyens, afin de développer une véritable culture du risque et de la résilience collective. »

Cinq recommandations pour améliorer la gestion de crise en France

À l’issue de ses observations, la Cour des comptes formule cinq recommandations. Au programme :

  • Uniformiser les modalités d’alerte cyclonique, ses couleurs et les consignes à la population, au sein de chacune des trois zones géographiques outre-mer (Antilles-Guyane, Océan Indien, Pacifique), et chercher autant que possible à harmoniser les systèmes entre les différentes zones.
  • Poursuivre la professionnalisation de la communication de crise en préfecture, notamment en matière de lutte contre la désinformation.
  • Renforcer le pilotage et le suivi des projets informatiques au ministère de l’Intérieur, en s’appuyant notamment sur la charte de gouvernance du numérique et le plan de transformation numérique ministériel 2025-2028.
  • Produire systématiquement un retour d’expérience, après chaque situation de crise ou exercice de gestion de crise locale, s’assurer de son partage avec les acteurs locaux et réaliser des synthèses régulières de ces retours pour diffuser les bonnes pratiques et souligner les points d’alerte.
  • Faire de la Journée nationale de la résilience un temps fort de la préparation à la gestion de crise en multipliant les exercices à cette occasion et en organisant un déclenchement de l’outil FR-Alert.

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