Des villes expérimentent les minibus sans chauffeur, en complément des transports publics

Publié le 25 janvier 2017 à 6h00 - par

Des bus sans chauffeur viendront-ils bientôt chercher les passagers au pied de leur porte, ou desserviront-ils des zones peu peuplées ? Plusieurs villes testent des minibus autonomes, comme Paris depuis lundi 23 janvier, et veulent en profiter pour améliorer leur offre de transports en commun.

Des villes expérimentent les minibus sans chauffeur, en complément des transports publics

À Paris, la RATP teste depuis lundi 23 janvier deux minibus autonomes et électriques, de la compagnie française Easymile. Ils transporteront gratuitement sur une voie dédiée les passagers entre les gares de Lyon et d’Austerlitz pendant un peu plus de deux mois.

La PDG de la RATP Élisabeth Borne imagine, d’ici cinq ans, de telles navettes « positionnées auprès des gares RER et qui pourraient aller chercher les voyageurs, qui du coup n’auraient pas à prendre leur voiture, avec tous les problèmes de parking que ça peut poser ».

Selon elle, « ces véhicules ont vocation à occuper des créneaux sur lesquels le transport public, actuellement, n’a pas de modèle économique ».

Opérateurs et collectivités en charge des transports regardent de près le fort potentiel offert par le véhicule autonome pour les transports en commun mais doivent tenir compte de l’impact incertain du développement des voitures autonomes privées.

Les véhicules autonomes « conduiront-ils à avoir encore plus de voitures sur les routes, plus d’étalement urbain et d’embouteillages ? Ou à mettre en forme des villes durables, à reconquérir des espaces urbains, à avoir moins de véhicules sur les routes et une meilleure qualité de vie ? », interrogeait récemment l’Union internationale du transport public (UITP) dans un rapport.

Deux scénarios y sont opposés : d’un côté, celui, apocalyptique, de voitures autonomes privées qui s’ajoutent à la circulation actuelle et font des tours dans les rues en attendant leur propriétaire pour lui éviter de payer le stationnement.

En face, celui d’une ville dans laquelle des taxis ou minibus autonomes renforcent le réseau de transports en commun, de vélos et voitures partagés, permettent de desservir des zones pauvres en transports publics.

Dans ce scénario, ils remplaceraient au maximum la voiture particulière, réduisant ainsi la circulation et le besoin en parkings, ce qui permet de regagner des espaces urbains.

« Desserte fine »

Depuis le mois de septembre, et pour un an, Lyon expérimente aussi des navettes autonomes, électriques et sans conducteur de la société française Navya sur une voie piétonne du nouveau quartier de Confluence, « une première mondiale » selon les responsables de l’opération.

Cette « desserte fine » doit compléter l’offre locale de tramway et de bus, avait alors expliqué Pascal Jacquesson, directeur général de Keolis Lyon, l’exploitant du réseau des Transports en commun lyonnais (TCL).

« Cette période d’un an est destinée à tout tester, de la technique au modèle économique » qui reste à déterminer, avait ajouté Christophe Sapet, président de Navya.

La RATP travaille également sur un « garage intelligent » pour « optimiser la place disponible » dans les gares routières situées en zone dense et « gagner du temps, en permettant aux bus de se garer seuls ».

Ces minibus sont également déployés sur des sites fermés, comme sur la centrale EDF de Civaux, où les salariés sont, depuis le mois d’avril, transportés en navettes autonomes Navya opérées par Transdev.

Ces véhicules sans chauffeur sont « extrêmement flexibles (…), ils peuvent rouler 24h/24, 7j/7 et 365 jours par an si nécessaire. Les passagers ne sont plus contraints par un planning horaire », expliquait la directrice véhicule autonome de Transdev, Patricia Villoslada, au printemps dans la revue du groupe, Transdev Live.

L’opérateur ferroviaire allemand Deutsche Bahn en expérimente également plusieurs. Les minibus Navya arpenteront des rues de Las Vegas, et Dubaï veut que 25 % de son réseau de transport soit assuré par des moyens autonomes d’ici 2030.

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