La voiture autonome : une réponse désormais concrète aux besoins de mobilité

Publié le 15 novembre 2019 à 11h00 - par

« La révolution est en route. Déjà les voitures peuvent se garer seules et des navettes autonomes transportent des passagers. Le résultat d’une collaboration étroite entre de nombreux acteurs pour répondre aux besoins grandissants de mobilités des populations », nous explique Guillaume Devauchelle, vice-président Innovation et Développement scientifique du groupe Valeo.

La voiture autonome : une réponse désormais concrète aux besoins de mobilité

Aujourd’hui, la voiture autonome est une réalité…

Guillaume Devauchelle : En effet, le véhicule autonome bouleverse profondément les villes. Dans les grands centres urbains, les infrastructures actuelles ne suffisent plus à répondre à la hausse de la population et à leurs besoins. Elle est une des solutions en matière de mobilité en ville, mais également dans les territoires plus retirés. Si le véhicule sans conducteur n’est pas près de circuler, en revanche, le véhicule autonome et connecté, à savoir géré par une infrastructure ou un territoire, se développe sous nos yeux. Aujourd’hui, la voiture autonome est capable d’agir seule dans quasiment tous les cas de figure : ville, autoroute, embouteillage, stationnement. Ce n’est plus de la science-fiction, car Valeo a déjà équipé plusieurs milliers de véhicules capables de rouler, en ville ou sur autoroute, et de se garer.

Dans certaines villes comme Rouen (76), des navettes robotisées circulent déjà, considérées comme autonomes, car elles ne nécessitent pas de chauffeur…

G. D. : Effectivement, mais le véhicule paradoxalement n’est pas seul, il est couplé à un système de transport qui permet l’identification des passagers et permet une interaction parfaite avec les infrastructures. Et dans cette révolution, la voiture particulière n’est pas en reste. Avec l’évolution des contraintes de sécurité, les véhicules sont à 100 % équipés de dispositifs qui permettent d’offrir une sensation de véhicule autonome à « Monsieur tout le monde ». Nous vivons une double révolution dans le transport et dans le secteur des véhicules particuliers avec une sophistication des aides à la conduite.

La voiture autonome, comme l’automobile dans le passé est-elle en train de révolutionner l’économie dans son ensemble ?

G. D. : Du transport à la réalité augmentée sur le pare-brise, et à l’innovation au sens plus large, des milliers de start-up existantes dans le monde sont des créatrices de valeur en puissance. Les possibilités de nouveaux services ne sont limitées que par l’imagination. Et la création de valeur touche tous les secteurs de l’économie, même la santé. Exemple : les caméras de vigilance intégrées dans le véhicule pourront détecter votre état de stress, vos émotions. On peut imaginer également que les capteurs permettent de vous faire un checkup. Et puis, comme ils sont capables de repérer vos yeux, pourquoi ne pas imaginer des cours de langues étrangères ou des séances d’orthoptie. On voit bien comment les implications ne se limitent pas au simple transport. Sans compter que la réglementation continue d’évoluer, drainant ainsi son lot d’innovations. Par exemple, la détection de vie à bord pour éviter que les parents laissent leurs enfants seuls à l’intérieur du véhicule. Aujourd’hui, il y a un nombre de morts suffisants pour déclencher cette obligation notamment aux États-Unis. Encore des innovations en puissance !

Quel modèle d’assurance pour le secteur ?

G. D. : C’est une vraie question pour les assureurs. Car l’objectif du véhicule autonome est aussi de diviser au moins par dix le nombre d’accidents. Or la prime auto représente près de la moitié des revenus des assureurs. Le manque à gagner pour le secteur est énorme. C’est pour cette raison que les assureurs participent étroitement aux expérimentations pour comprendre les impacts du véhicule autonome et ainsi trouver un autre modèle économique. Globalement, ce qui d’ores et déjà change, c’est la notion même du risque. Mais la voiture n’est pas inassurable.

En matière d’énergie, la voiture autonome a-t-elle un impact ?

G. D. : La voiture autonome influera fortement sur la consommation d’énergie. En matière de sécurité passive, par exemple, elle sera en grande partie remplacée par un dialogue avec l’infrastructure, c’est-à-dire des capteurs, ce qui devrait diminuer considérablement le poids du véhicule et, par ricochet, sa consommation. Sans compter, que le nombre de kilomètres parcourus dans les grandes villes devrait chuter grâce à la connexion, considérant, par exemple, que dans Paris un tiers des distances parcourues sont liées à la recherche d’une place de stationnement. Enfin, pour mieux optimiser le taux de remplissage, le véhicule connecté vous mettra en liaison avec les voyageurs susceptibles de partager votre trajet. Autant de changements de comportements qui devraient alléger le budget carburant des automobilistes.

En matière de développement, quel rôle les municipalités peuvent-elles jouer ?

G. D. : Un rôle essentiel, car ce sont elles qui peuvent définir le domaine d’opération. On le sait, il n’y a pas une, mais des mobilités propres à chaque territoire. La capacité qu’ont les maires à identifier leurs besoins est essentielle. Car la mobilité évolue en fonction des besoins des populations. C’est pourquoi Valeo travaille en étroite collaboration avec les territoires. Sans compter que le véhicule autonome est connecté et le développement de la 5G est une réelle garantie pour tous les acteurs.

Propos recueillis par Danièle Licata

Source : RCL


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