E-éducation : l’équipement des établissements scolaires

Publié le 5 novembre 2012 à 0h00 - par

Lors de l’Université d’été Ludovia en août dernier, l’Andev a rappelé le rôle majeur des collectivités territoriales, au carrefour d’enjeux divers, et d’un ensemble d’acteurs éducatifs n’ayant pas toujours les mêmes intérêts et pas nécessairement la visibilité des problématiques de chacun.

L’Andev a réaffirmé qu’une politique numérique se construit à plusieurs. Plus que d’un partenariat, il s’agit d’actions combinées sur des projets communs au bénéfice des enfants et des familles. Aujourd’hui, quelles réalités la e-éducation revêt-elle ? Quels sont les engagements des communes ? Quelles sont les priorités ?

L’Andev peut témoigner de plusieurs chiffres et pratiques des collectivités grâce à diverses enquêtes qu’elle a réalisées entre deux mandatures en partenariat avec l’AMF, dont une réalisée lors du congrès de Limoges en 2008 et une autre plus récente datant de 2011 réalisée avec le SNUIPP et l’AMRF.

Le taux d’équipement

Il est de 1 pour 8 ordinateurs toutes communes confondues dans les écoles primaires et de 1 pour 20 dans les écoles maternelles, chiffres auxquels on préfèrera 1 pour 10 dans les communes de moins de 5 000 habitants et de 1 pour 6 dans les communes rurales pour les primaires, qui rejoignent les statistiques de l’Éducation nationale.

Les engagements financiers pluriannuels des communes

Ils s’étendent sur une période de une à trois années. C’est un véritable engagement politique qui s’inscrit dans la durée : en effet, le premier équipement arrêté financièrement et techniquement est suivi d’un renouvellement.

La programmation d’équipement

Les choix techniques tournent autour de la nature des équipements, le nombre et le type d’utilisation, le mode d’installation et le renouvellement.

Le choix d’équipement

Il varie selon l’objectif académique et relativise la notion de ratio par rapport au nombre d’ordinateurs. Alors que dans les années 2000, l’Éducation nationale prônait l’ordinateur comme un outil transversal d’accès aux ressources (l’ordinateur en fond de classe), la tendance s’oriente depuis quelques années vers un réseau de 8 à 15 ordinateurs installés dans une salle informatique et aujourd’hui davantage vers la création de classes mobiles qui permet d’obtenir un équipement plus élevé par élève.

Certaines communes expérimentent les tablettes tactiles pour les classes de cycle 3, mais il ne s’agit que d’expérimentations pour des usages différents. Est-ce un effet de mode ?

Le déploiement de l’espace numérique de travail dans le 1er degré

On constate encore très peu d’ENT dans le 1er degré mais l’idée qu’il est nécessaire pour le développement des usages du numérique à l’école s’impose peu à peu.

On peut citer les initiatives suivantes :

  • les projets de certains départements (comme dans le Nord, par exemple : 1 ENT pour 100 élèves),
  • les écoles primaires des Landes, Rennes, Bayonne, Limoges travaillent avec le portable ICONITO, disponible gratuitement sous licence LGPL,
  • les écoles de La Ciotat et Manosque utilisent ecolweb d’ICONITO et les ressources numériques écolprim,
  • les écoles de Saint-Maur-des-Fossés, de l’académie de Nantes et Marseille qui ont choisi Beneylu school, un ENT libre et gratuit,
  • l’académie de Toulouse expérimente, depuis la dernière rentrée scolaire, trois solutions : Iconito de Cap Tic, Beneylu School de Pixel Cookers/Atos Wordline et Netecole de Itop Education,
  • des expérimentations concertées entre académie, AMF et agence ou observatoire des TICE se développent telles qu’en région Île-de-France.

La mise en réseau

Quasiment généralisé, l’accès à internet bénéficie aujourd’hui à 98,76 % des écoles primaires dont 94,27 % par une connexion à haut débit.

Les critères de choix des dotations

Trois tendances se dessinent dans la question de la priorisation des équipements entre les établissements :

  1. une répartition équitable entre les établissements, pondérée parfois par une discrimination positive au profit des écoles en réseau ECLAIR ou en ZUS ;
  2. des appels à projets pour garantir une réelle implication des acteurs dans l’utilisation des matériels au profit des enfants ;
  3. une combinaison des choix.

Le choix des matériels

Trois schémas sont observables :

  1. l’application du principe de décentralisation et choix unilatéral des collectivités ;
  2. la délégation de crédits financiers ;
  3. l’installation d’une commission mixte associant l’Éducation nationale et les collectivités voire les CRDP, afin de se concerter et de veiller à la cohérence de la politique d’équipement reposant sur des projets et la formation des utilisateurs.

Un consensus fragile ?

Parallèlement, la situation repose sur un consensus fragile, car la réalité, aujourd’hui, c’est :

  • 800 000 ordinateurs financés par les collectivités locales dans les 1er et 2e degrés, des interrogations éducatives nationales sur les programmes, les disciplines choisies par l’Éducation nationale, des formations mises en place par l’Éducation nationale, éloignées du territoire ;
  • des parents qui sélectionnent l’établissement d’inscription de leurs enfants en fonction de son image et de ses résultats ;
  • des niveaux de collectivité étanches qui ne facilitent pas la construction de la continuité éducative.

Anne-Sophie Benoit, Présidente de l’Andev

Pour aller plus loin :

 

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