Rémunération au mérite : mises en garde de l’Unsa et de la CFDT

Publié le 10 novembre 2015 à 19h14 - par

L’Unsa Fonction publique et l’Uffa-CFDT mettent en garde mardi 10 novembre contre une tentative de « renouer avec la politique du chiffre » et les risques d’une « individualisation irraisonnée », après les déclarations d’Emmanuel Macron, favorable à un accroissement de « la part de mérite » dans la rémunération des fonctionnaires.

Rémunération au mérite : mises en garde de l'Unsa et de la CFDT

« S’il s’agit de la mesure de la valeur professionnelle, à laquelle l’Unsa Fonction publique est attachée, il n’y a rien de neuf », s’étonne l’Unsa dans un communiqué.

« S’il s’agit du mérite supposé des agents, cela peut devenir un sujet de conflit. Même Emmanuel Macron le reconnaît : la performance ne se mesure pas comme dans l’entreprise. En effet, le statut met les fonctionnaires au service de l’intérêt général », prévient-elle.

« Comment mesure-t-on la performance des gardiens de la paix ? Au nombre des procès-verbaux dressés ? S’il s’agit de renouer avec la politique du chiffre voulue par un gouvernement précédent, l’UNSA sera résolument contre », ajoute l’Union syndicale dans son texte.

« Comment mesure-t-on la performance dans l’Éducation ? Selon les résultats obtenus par ses élèves ? Cela risque de diminuer encore un plus l’attractivité des zones d’éducation prioritaires », poursuit-elle.

« Comme elle s’y est engagée par sa signature du protocole PPCR (accord sur la rémunération et les carrières des fonctionnaires), elle est prête à discuter des moyens d’objectiver la mesure de la valeur professionnelle. Elle refusera, en revanche, toute dérive vers un supposé mérite qui prendrait en compte des aspects extérieurs au métier des agents publics », met-elle en garde.

L’UFFA-CFDT (Union des fédérations de fonctionnaires et assimilés) rappelle, dans un communiqué, que « la prise en compte de la valeur professionnelle dans l’évolution de la rémunération est, depuis l’origine, inscrite dans le statut de chacune des Fonctions publiques et qu’elle impacte tant le traitement indiciaire que le traitement indemnitaire ».

Elle met en garde contre les risques d’une « individualisation irraisonnée des rémunérations qui dégraderait la performance collective des services ».

Le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, a estimé mardi qu’il fallait « accroître la part de mérite » dans la rémunération des fonctionnaires, tout en précisant que la performance des employés du secteur public ne pouvait être mesurée comme dans le privé. « Je pense qu’il faut accroître la part de mérite, la part d’évaluation, dans la rémunération de la Fonction publique », a affirmé le ministre sur Europe 1, soulignant qu’il s’agissait « d’une conviction personnelle », après le lancement d’une expérimentation sur le salaire au mérite dans la ville de Suresnes (92), en région parisienne.

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