« Alors que la chute du gouvernement de François Bayrou plonge le pays dans une période d’incertitude institutionnelle, une certitude demeure : les urgences sociales, elles, ne connaissent ni pause ni vacance du pouvoir », rappelle l’UNCCAS. Le jour de la nomination du nouveau Premier ministre, l’Union a donc transmis aux parlementaires ses propositions pour les projets de loi de finances (PLF) et de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. « Parce que derrière chaque ligne budgétaire, il y a des parcours de vie, nous appelons à un sursaut collectif pour que la solidarité de proximité soit pleinement reconnue, soutenue… et financée », plaide le président de l’UNCCAS, Luc Carvounas.
L’UNCCAS avance douze propositions clés pour « préserver les solidarités locales. » Son plaidoyer repose sur quatre axes.
- Face à l’explosion de la pauvreté, réarmer les solidarités locales.
- Santé mentale : sortir d’un impensé social et de la rupture des parcours.
- Vieillir dignement, chez soi ou en établissement.
- Soutenir et valoriser les métiers du soin et du lien.
« Pilier invisible de l’action sociale, le travail des agents de terrain est aujourd’hui en danger. Faute de reconnaissance, de moyens et de perspectives, les vocations s’étiolent, alors même que les besoins explosent », s’inquiète l’UNCCAS. Pour enrayer cette spirale, un investissement massif dans la formation initiale et continue des agents des CCAS/CIAS est indispensable, estime-t-elle. Dans le même temps, l’accès aux droits reste trop souvent un parcours du combattant, en particulier pour les plus fragiles. Les CCAS/CIAS sont des relais indispensables pour maintenir le lien entre usagers et institutions. « Mais pour exercer ce rôle, encore faut-il que les services eux-mêmes soient accessibles. Cela suppose des agents formés aux réalités actuelles (autonomie, violences, inclusion numérique), mais aussi un cadre accueillant : locaux accessibles, démarches simplifiées, dispositifs lisibles », prône l’UNCCAS.
Les trois propositions principales de l’UNCCAS pour soutenir et valoriser les métiers du soin et du lien
Revaloriser la rémunération des métiers du travail social et médico-social
L’UNCCAS demande une revalorisation généralisée de 10 à 15 % des grilles indiciaires, financée par un redéploiement ciblé des crédits ministériels. « Cette mesure permettrait d’améliorer significativement la rémunération et l’attractivité de ces professions », est-elle convaincue. Parallèlement, l’Union juge essentiel d’amplifier les campagnes de promotion, comme la plateforme Prendre soin, dès le collège et jusqu’à l’enseignement supérieur, pour valoriser ces carrières porteuses de sens auprès des jeunes.
Créer un droit à une formation et à un accompagnement psychologique pour les proches aidants
L’UNCCAS préconise de créer un droit opposable à une formation gratuite de base et à un accompagnement psychologique adapté, financé par les acteurs de l’action sociale. « Une mesure essentielle pour prévenir l’épuisement des aidants, sécuriser les parcours d’aide à domicile et reconnaître pleinement leur engagement. »
Former les travailleurs sociaux à l’usage de l’intelligence artificielle
L’UNCCAS suggère d’intégrer une formation à l’IA dans les dispositifs mobilisables via le compte personnel de formation (CPF), « afin de renforcer les compétences des professionnels et d’assurer une adoption responsable de l’intelligence artificielle dans le secteur social. »
Les autres propositions de l’UNCCAS
- Financer des postes de référents insertion dans les CCAS/CIAS, conformément à la réforme de janvier 2025.
- Former les agents des CCAS/CIAS à la détection des violences faites aux femmes et aux enfants.
- Former les agents des CCAS/CIAS aux nouvelles missions du service public de la petite enfance (SPPE).
- Soutenir, à titre expérimental, la mise en place d’une carte « famille monoparentale » pour faciliter l’accès aux droits et simplifier les démarches administratives des familles concernées.
- Recentrer les financements existants pour l’accessibilité des bâtiments publics sur ceux des collectivités territoriales, conformément aux engagements de la loi Handicap de 2005.
