À l’occasion de la 42e édition des Journées européennes du patrimoine, les 20 et 21 septembre 2025, la Fondation du patrimoine a lancé l’Observatoire du patrimoine non protégé et livré une première estimation de l’état des monuments non protégés en France métropolitaine au 1er septembre 2025. La Fondation « est fière, aux côtés de ses partenaires, d’être à l’initiative de cette avancée en faveur de la connaissance et de la sauvegarde du patrimoine de proximité que nous aidons au quotidien. Le patrimoine non protégé dispose désormais d’un outil de référence orienté vers l’action et la mobilisation. Avec cet Observatoire, nous fédérons les énergies et nos partenaires publics, privés et associatifs pour mettre en valeur ce patrimoine non protégé et sauver celui qui est en péril », se félicite son président, Guillaume Poitrinal.
67 400 monuments patrimoniaux en péril
Selon les premiers chiffres de l’Observatoire du patrimoine non protégé, sur les 341 950 monuments patrimoniaux recensés en France métropolitaine, 295 800 ne sont pas protégés au titre des monuments historiques. Et, parmi eux, 67 400 sont dans un état critique. La notion d’état critique reprend la typologie du ministère de la Culture utilisée dans le cadre de l’état sanitaire. Elle regroupe les catégories « mauvais état » et « en péril », précise la Fondation du patrimoine. « Ces chiffres, qui constituent une première estimation prudente, seront actualisés et affinés, chaque année, afin de suivre l’évolution de ce patrimoine fragile, de mieux orienter les politiques publiques et les actions de sauvegarde et de mesurer les progrès accomplis », indiquent les promoteurs de l’Observatoire.
Petits théâtres, églises rurales, moulins, phares, maisons de caractère, lavoirs, ponts ou kiosques… Peu connus et insuffisamment inventoriés, des dizaines de milliers d’édifices patrimoniaux ne bénéficient d’aucune protection juridique, rappelle la Fondation du patrimoine. « Ces édifices de proximité, souvent situés en territoire rural, participent à l’exception culturelle française et constituent un véritable levier de développement économique et de lien social, assure-t-elle. Pourtant, faute de protection et de suivi, une part importante est aujourd’hui fragilisée, voire en péril. » En effet, le ministère de la Culture a une obligation de suivi et d’accompagnement pour les seuls monuments inscrits ou classés au titre des monuments historiques. Si la Fondation du patrimoine agit et soutient tous les types de patrimoine, protégés ou non protégés au titre des monuments historiques, cet Observatoire « vient combler un manque en apportant, pour la première fois, une vision d’ensemble du patrimoine non protégé, particulièrement vulnérable », est-elle convaincue.
Cette première estimation a été réalisée en sollicitant le concours et la contribution des principales organisations et associations du patrimoine, des préfectures et du ministère de la Culture. « En fournissant une base collaborative régulièrement actualisée, ainsi que des indicateurs clés, l’Observatoire du patrimoine non protégé se présente comme un nouvel outil permettant de SAVOIR, ALERTER et MOBILISER les décideurs et le grand public sur la nature et l’ampleur des besoins liés à ce patrimoine », veut croire la Fondation du patrimoine.
