Un accord-cadre conclu à tarif préférentiel permettant des économies d’échelle
L’accord-cadre entre l’Éducation nationale et Microsoft est un support juridique qui permet à l’administration de continuer à utiliser, à tarif préférentiel, les logiciels informatiques et solutions bureautiques de Microsoft (dont Windows, Word et Outlook), dont les équipements des agents du ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche sont majoritairement dotés, comme dans la plupart des autres administrations. Le périmètre couvert au ministère est vaste : près d’un million de postes de travail et serveurs sont concernés, au sein des services centraux et déconcentrés et des différents opérateurs, organismes de recherche, universités et écoles supérieures. Cet accord-cadre est renouvelé pour une durée de 4 ans, comme cela avait déjà été le cas en 2020. Le tarif préférentiel permet de continuer à réaliser des économies d’échelle sur le budget du ministère et de ses opérateurs. Cet accord-cadre n’implique aucun minimum d’achat. Le montant maximal théorique prévu pour cet accord-cadre est établi à 152 M€ (HT). Ce plafond représente la limite supérieure des dépenses possibles dans le cadre de cet accord. Le montant réel de consommation sera connu à l’expiration de l’accord-cadre, au regard des achats de licences réalisés, mais il sera vraisemblablement très inférieur au plafond.
Une incitation à recourir à des logiciels libres
L’accord-cadre respecte la doctrine de l’État concernant le stockage de ces données : les données à caractère sensible du ministère continueront à être stockées sur des serveurs internes hébergés en France, conformément à la doctrine « cloud au centre » pour le stockage des données de l’administration, actualisée par la circulaire n° 6404/SG du 31 mai 2023 signée par la Première ministre Élisabeth Borne. En parallèle, conformément à la stratégie du numérique pour l’éducation 2023-2027, le ministère travaille à déployer des alternatives libres et souveraines à la messagerie Outlook et privilégie plus généralement le logiciel libre lorsque cela est possible. Le programme « Environnement de travail numérique de l’agent (ETNA) » a déjà permis le déploiement à l’échelle d’une solution de visioconférence s’appuyant sur un logiciel libre hébergé souverainement. Il prévoit également le déploiement, en cours, d’une nouvelle messagerie électronique à destination des 1,2 million d’agents de l’Éducation nationale d’ici à mi-2026, fondée là aussi sur une solution libre. Certains des outils souverains développés par la Direction interministérielle du numérique dans le cadre de « La Suite » ont également vocation à s’intégrer progressivement dans cette offre complète de communication et de collaboration. Enfin, un courrier adressé aux recteurs réaffirme la position du ministère en la matière qui est de proscrire tout déploiement de suites collaboratives en ligne d’éditeurs non-européens dans les établissements scolaires. Le ministère recommande ainsi, conformément à la doctrine technique du numérique pour l’éducation qui sera rendue juridiquement opposable dans le courant de cette année, de privilégier l’usage des espaces numériques de travail (ENT) fournis par les collectivités, des services numériques qui y sont associés, ainsi que des ressources numériques rendues disponibles par le « gestionnaire d’accès aux ressources » (GAR) du ministère, lequel permet d’assurer un accès sécurisé aux différents logiciels et applications tout en limitant les risques de transferts de données hors de l’Union européenne.
Dominique Niay
Texte de référence : Question écrite n° 5312 de M. Philippe Latombe [Vendée (1re circonscription) – Les Démocrates] du 25 mars 2025, Réponse publiée au JOAN du 28 octobre 2025, p. 8 797
