Premier employeur de France, la fonction publique ne peut échapper à la révolution technologique de l’intelligence artificielle (IA), qui transforme le rapport au travail, tous secteurs confondus. Voilà pourquoi le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, a donné, jeudi 5 octobre 2023, le coup d’envoi d’une expérimentation de l’intelligence artificielle dans la fonction publique. Celle-ci s’inscrit dans la continuité de la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle et du comité de l’intelligence artificielle générative lancé par la Première ministre en septembre 2023.
« Notre stratégie s’appuie d’abord sur l’expérimentation très concrète de cette technologie sur des premiers cas d’usages dans les services publics », a expliqué le ministre. Afin d’en mesurer les conséquences concrètes, 1 000 agents volontaires vont donc être équipés d’un outil utilisant l’intelligence artificielle pour les accompagner dans la rédaction des réponses en ligne aux avis et commentaires des usagers, lors de leurs démarches en ligne. Les agents superviseront et modifieront la réponse avant de l’envoyer à l’usager. Les données seront totalement anonymisées, la confidentialité sera ainsi complètement préservée pour l’usager. Ces outils devraient permettre aux agents concernés de gagner en efficacité et d’économiser du temps sur certaines tâches, et ainsi renforcer le contact humain entre les agents de services publics et les Français. Menée par la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP) et la Direction interministérielle du numérique (DINUM), cette première expérience sera élargie, d’ici la fin de l’année, aux agents des maisons France services dans leur accompagnement des usagers au guichet.
Ensuite, dans le cadre de cette expérimentation, « l’État doit se donner les moyens de maîtriser cette technologie », insiste le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques. Les services de l’État ont donc, dans le même temps, commencé à travailler sur un modèle souverain en open source qui sera spécialisé en interne. C’est en spécifiant des modèles génériques pour les adapter aux spécificités des agents et des usagers que les meilleurs résultats seront obtenus, est convaincu le ministère.
Enfin, l’État entend reprendre pleinement le contrôle de la transition numérique, afin de réfléchir aux transformations induites et profiter pleinement de ses apports. Ainsi, l’État renforce ses compétences dans le numérique. Stanislas Guerini a entamé, avec l’ensemble du Gouvernement, un chantier de réarmement de la filière numérique de l’État. Dès l’année prochaine, 500 postes seront créés dans les métiers du numérique : data scientists, chefs de produits, designer… « Ce sont les compétences structurantes de demain », assure le ministère. Enfin, dès cette année, l’ensemble des directeurs d’administration bénéficieront d’une formation aux enjeux de la transformation numérique.
