La menace cyber en forte hausse en 2023 pour les collectivités, selon Cybermalveillance.gouv

Publié le 14 mars 2024 à 10h30 - par

Hameçonnage, rançongiciel et piratage de compte se sont distingués parmi les demandes d’assistance des collectivités et administrations sur la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr, en 2023. Pour les collectivités et administrations, comme pour les entreprises et associations, les principales menaces qui les visent continuent donc de gagner en intensité.

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Dans son rapport d’activité présenté le 5 mars 2024, Cybermalveillance.gouv fait le point sur les recherches d’assistance de cybercriminalité en 2023. Pour sa sixième année d’existence, la plateforme relève trois principaux motifs de consultation de demandes d’assistance des collectivités et administrations. En tête, l’hameçonnage ou phishing, avec 27 % des demandes, suivi des attaques par rançongiciel (21 %) et du piratage de compte en ligne (17,5 %). Violation de données (9,7 %) et virus (8,1 %) restent également très préoccupants, suivis du faux support technique (6,7 %) et de la défiguration de site internet (4,6 %).

Cybermalveillance.gouv précise que si, par rapport à 2022, les variations en proportion ne paraissent pas significatives, les variations en volume présentent souvent des hausses très importantes. Ainsi, en un an, les défigurations de site internet ont augmenté de 73 %, les programmes malveillants (virus) de 71 %, les fraudes au faux support technique de 54 % et les violations de données de 45 %. Les logiciels de demande de rançon ont crû de 36 % et le phishing de 26 %.

En 2023, les contenus de Cybermalveillance.gouv sur l’hameçonnage et les moyens d’y faire face ont recueilli, tous types de visiteurs confondus, 1,5 million de consultations et plus de 50 000 recherches d’assistance. Mails, SMS (smishing), messages instantanés, publications sur les réseaux sociaux, liens sponsorisés sur les moteurs de recherche, appels téléphoniques (vishing), QR codes frauduleux (quishing)… Tous les moyens sont bons. « L’hameçonnage vise toujours à créer, sous une apparence légitime et crédible, un sentiment d’urgence ou d’intérêt chez les victimes pour les tromper », pointe le rapport. Avec, pour objectif, de les inciter à fournir des données personnelles ou confidentielles (mots de passe, coordonnées de carte bancaire, codes de validation…) ou à télécharger un programme malveillant qui prendra le contrôle de leur appareil.

L’IA aidera à se protéger des cybercriminels

Depuis plusieurs années, un écosystème cybercriminel de l’hameçonnage commercialise à des tarifs toujours plus compétitifs des méthodes, listes d’adresses mail ou de numéros de téléphone actifs, faux messages, faux sites très réalistes, qui les rendent accessibles à une petite cyberdélinquance en fort développement. Les informations sont ensuite revendues sur les places de marché cybercriminelles dans le darknet et les délinquants rivalisent d’imagination : piratage de compte, débits bancaires frauduleux, infection virale, attaque par rançongiciel, appel de faux conseillers bancaires…

Quant à l’intelligence artificielle (IA), « comme toute évolution technologique », ses possibilités « ne peuvent que retenir l’attention des cybercriminels » et des modèles d’IA générative cybercriminels ont déjà été développés : WormGPT, FraudGPT, ThreatGPT… Pour autant, cela ne devrait pas bouleverser le panorama des cybermenaces. Surtout, « l’IA s’imposera certainement aussi comme une opportunité d’aider les publics à mieux et plus facilement identifier les menaces et s’en protéger », conclut le rapport.

Marie Gasnier

En 2023, sur plus de 280 000 demandes d’assistance en ligne, 4 122 (2 %) émanaient des collectivités, soit une hausse de 17 %. La majorité provenaient des particuliers (93 %).


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