Une exĂ©cution « rapide » dans les territoires. Tel est le mot d’ordre de la circulaire sur la mise en œuvre territorialisĂ©e du plan de relance, adressĂ©e par le Premier ministre aux prĂ©fets et aux directeurs rĂ©gionaux des finances publiques le 23 octobre 2020. En accompagnant au plus près les dynamiques territoriales et en rendant possible la consommation rapide des crĂ©dits, l’application territoriale sera en effet un facteur de rĂ©ussite du plan de relance pour obtenir des rĂ©sultats immĂ©diats, selon Jean Castex. Un plan qui exige de mobiliser tous les acteurs, dont les prĂ©fets de rĂ©gion et les hauts commissaires dans les collectivitĂ©s, chargĂ©s d’assurer le pilotage et le suivi, Ă Â travers un comitĂ© dĂ©diĂ© (cf. encadrĂ©).
Les territoires bĂ©nĂ©ficieront de trois types de mesures : attributions locales de financements par le biais d’appels Ă Â projets dĂ©concentrĂ©s « selon des procĂ©dures dĂ©jĂ Ă©prouvĂ©es » des opĂ©rateurs tels que l’Ademe ; enveloppes spĂ©cifiques destinĂ©es aux projets d’investissement « les plus matures et les plus pertinents » du territoire (en prioritĂ© dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et les territoires ruraux mais aussi rĂ©novation thermique du bâtiment et mobilitĂ©s du quotidien) ; gestion dĂ©concentrĂ©e de projets rĂ©sultant des obligations europĂ©ennes (en matière d’eau, assainissement, air et dĂ©chets).
Contractualiser avec les collectivitĂ©s territoriales conditionnera la rĂ©ussite du plan de relance, estime Jean Castex pour qui il convient d’associer les collectivitĂ©s au financement des actions afin de crĂ©er un « effet de levier » sur les crĂ©dits de l’État. Objectif : mettre en cohĂ©rence les actions financĂ©es par l’État dans un territoire, en rĂ©ponse aux besoins et Ă Â la stratĂ©gie dĂ©finis par les acteurs locaux. Les crĂ©dits dĂ©concentrĂ©s du plan de relance et les actions du plan de relance dĂ©cidĂ©es nationalement, localisables dans une rĂ©gion et susceptibles d’un cofinancement, devront ĂŞtre inscrits avant la fin de l’annĂ©e dans un accord rĂ©gional de relance, signĂ© entre l’État et le conseil rĂ©gional, « dans le mĂŞme calendrier que celui des contrats de plan État-rĂ©gion » (CPER). L’accord pourra ĂŞtre signĂ© avant le CPER ou en mĂŞme temps mais il devra alors faire l’objet d’une communication publique distincte, afin de valoriser les actions du plan de relance gĂ©ographiquement localisables, y compris celles qui sont hors du champ de l’accord de relance parce qu’elles n’appellent aucun cofinancement.
Les montants indicatifs figurant dans ces accords régionaux resteront conditionnés à  une mise en œuvre effective rapide des mesures ; en cas de retard, des redéploiements pourront être effectués au niveau national.
Pour les actions du plan qui peuvent mobiliser des cofinancements dĂ©partementaux ou pour celles du bloc communal, les prĂ©fets pourront, sur un ou plusieurs projets locaux, passer des « contrats de relance et de transition Ă©cologique » avec les dĂ©partements, les établissements intercommunaux et les communes qui le souhaitent, dans un pĂ©rimètre gĂ©ographique incluant un ou plusieurs EPCI. Il pourra s’agir d’avenants aux contrats existants (contrats de ruralitĂ©, de transition Ă©cologique, de dĂ©veloppement territoriaux…) ou de nouveaux contrats passĂ©s avec les collectivitĂ©s volontaires.
Mais la coopĂ©ration avec les collectivitĂ©s pourra aussi prendre d’autres formes, dans un but « pragmatique ». Si des projets susceptibles d’ĂŞtre financĂ©s par le plan de relance, en cofinancement avec des collectivitĂ©s, sont prĂŞts Ă Â ĂŞtre lancĂ©s avant la signature des avenants, ou après leur signature sans qu’ils y aient Ă©tĂ© prĂ©vus, les prĂ©fets sont invitĂ©s Ă Â organiser les cofinancements dans des conventions ad hoc, projet par projet. Une fois encore, c’est l’exĂ©cution rapide du plan de relance qui est visĂ©e, « en cohĂ©rence avec ses objectifs politiques et afin d’en maximiser l’impact attendu en matière Ă©conomique, sociale et environnementale ».
Les prĂ©fets de rĂ©gion et de dĂ©partement devront Ă©galement s’assurer de la mobilisation des élus locaux – exĂ©cutifs des collectivitĂ©s locales en particulier.
Quant aux sous-prĂ©fets en charge de la relance, ils devront s’assurer de la bonne exĂ©cution du plan et remonter les blocages potentiels. Ils auront notamment pour rĂ´le d’accĂ©lĂ©rer les projets de construction : dialogue entre les pĂ©titionnaires et les services instructeurs des permis de construire, chartes dĂ©partementales entre les intervenants de la chaĂ®ne d’instruction des permis pour rĂ©duire les dĂ©lais… Selon Jean Castex, « cette mise en synergie constitue une condition forte de la remontĂ©e des projets et de la consommation rapide des crĂ©dits, au bĂ©nĂ©fice de l’activitĂ© Ă©conomique ».
Marie Gasnier
|
Le comité régional de pilotage et de suivi devra :
CoprĂ©sidĂ© par le prĂ©fet de rĂ©gion, le directeur rĂ©gional des finances publiques et le prĂ©sident du conseil rĂ©gional si un accord rĂ©gional a étĂ© signĂ©, le comitĂ© comprendra notamment des reprĂ©sentants des collectivitĂ©s, des partenaires sociaux, des milieux socioprofessionnels ou encore les opĂ©rateurs (Bpifrance, Ademe, Anah…). |
