La culture relève de la responsabilité politique

Publié le 23 avril 2012 à 0h00 - par

Le financement public de la culture est menacé, selon la Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture, qui rappelle sa vigilance sur la nécessaire implication des pouvoirs publics.

Les difficultés de financement public des politiques cuturelles (absence de moyens de l’État, réforme de la fiscalité locale…) inquiètent la Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture (FNCC), qui regroupe plus de 550 membres. « Une création paupérisée, un patrimoine abandonné, une culture négligée, mèneraient vers une société fragile, passive, craintive », précisent les élus à la culture dans un communiqué.

À cet égard, ils rappellent la source de richesse, d’emploi et d’innovation que représente la culture, qui accroît le développement économique et l’attractivité des territoires. Or, si le recours à des financements, à la fois publics et privés, du secteur, est justifié, la vigilance s’avère nécessaire ; les pouvoirs publics ne peuvent pas s’en remettre majoritairement aux fonds privés. En effet, affirme la FNCC, la culture relève de la responsabilité du politique, qui doit « affirmer des priorités et effectuer des choix ».

29 % des Français favorables au financement privé

Plusieurs rapports récents font craindre à la FNCC la volonté de se tourner vers les sources de fonds privés. Ils seraient convoités pour renforcer le mécénat, pour abonder des ressources extra-budgétaires permettant de financer le spectacle vivant, ou pour soutenir les librairies indépendantes fragilisées.

En outre, interrogés dans un sondage en février dernier, 29 % des Français répondent que les activités culturelles et artistiques devraient être financées, en priorité, par des fonds privés : mécènes, personnalités, grandes entreprises. En 2007, seuls 18 % le souhaitaient. Parallèlement, 11 % des sondés seulement estiment que les financements provenant des collectivités locales devraient être prioritaires (contre 31 % en 2007) et 18 % considèrent que les fonds de l’État devraient être prépondérants (contre 25 % en 2007).

La FNCC s’interroge aussi sur la répartition des financements publics, entre l’État et les collectivités. Dans sa contribution aux travaux préparatoire des états généraux de la démocratie territoriale, organisés par le Sénat, elle rappelle que les collectivités sont les premiers financeurs publics de la culture. Or, « l’État adopte bien souvent une attitude de prescripteur », et leur impose ses choix plus qu’il n’accompagne leurs initiatives. Les élus à la culture réclament donc un renouvellement du dialogue État/collectivités, visant à une plus grande autonomie de chacun, à davantage de concertation et à un partenariat plus approfondi. Ils souhaiteraient, notamment, qu’une réforme de la fiscalité territoriale, fragilisée par la suppression de la taxe professionnelle, favorise cette autonomie des collectivités en matière de financement culturel.

Marie Gasnier

 

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