Les urbains en résidence temporaire dans la ville, plus exigeants

Publié le 13 juin 2014 à 0h00 - par

Un nouveau baromètre sur la qualité de vie en ville peut aider les élus à orienter leurs politiques. Son originalité : classer les individus en trois catégories selon leur durée de séjour dans la commune.

Le regard de chacun sur la vie urbaine diffère selon ses attentes ; il n’est pas le même non plus pour un citoyen fixé depuis toujours dans sa commune ou celui qui y vit seulement pour un temps déterminé.

En association avec le cabinet HTS-Consulting*, le magazine « Villes et valeurs » a cherché à définir la perception des habitants de cinq grandes villes (Lille, Lyon, Marseille, Paris et Strasbourg) en fonction de trois catégories : les Sédentaires (natifs et résidents, qui ne souhaitent pas quitter la ville), les Spontanés (installés depuis plusieurs années, qui n’envisagent pas d’en partir), et les Nomades (résidents depuis plus d’un an, qui en partiront à terme).

Ce dernier groupe, habitué à comparer la qualité de vie d’une ville à l’autre au gré de déménagements, porte un regard plus critique et plus exigeant sur les différentes politiques publiques. Ainsi, les Nomades attribuent 5,3 sur 10 à la qualité de vie au quotidien, que les Sédentaires notent 6,6 et les Spontanés 6,9. Et seulement 57 % des Nomades trouvent leur ville « jolie », contre une moyenne de 80 % des personnes interrogées

Autre critique, sans surprise, la difficulté à trouver un logement, pointée par trois Nomades sur quatre (c’est moins vrai à Strasbourg où près d’un habitant sur deux estime que c’est plutôt facile). Les Nomades sont aussi plus sévères pour apprécier la surface d’espaces verts de leur commune : 52 % seulement en sont satisfaits, contre 69 % des Sédentaires et 66 % des Spontanés. Globalement, les métropoles apportent une bonne offre culturelle, sont jugées agréables et faisant preuve d’un bon dynamisme économique. Mais les politiques municipales sont considérées comme assez peu efficaces (5,6 de moyenne sur 10), notamment pour manque d’initiatives innovantes.

Qualité des équipements collectifs

Les trois catégories s’accordent sur la qualité des équipements collectifs qui leur sont proposés, mis à part les crèches (peu de places disponibles) et les maisons de retraite.

Les réseaux de transport les satisfont par leur rapidité, leur fréquence et leur diversité, mais ils jugent les services associés décevants : information des voyageurs, accessibilité, propreté. Là encore, les Nomades sont systématiquement plus sévères que les autres catégories, notamment pour l’information voyageurs, que seuls 35 % apprécient (contre plus de 50 % des Sédentaires et des Spontanés), ou encore pour la ponctualité ou le maillage urbain.

Toutes catégories confondues, Lyon arrive nettement en tête des cinq villes, agglomération la plus agréable aux yeux de ses habitants, que ce soit pour sa qualité de vie quotidienne (7,2 sur 10), son dynamisme économique (6,8 sur 10) ou sa capacité à innover (6,6 sur 10).

Martine Courgnaud – Del Ry

* Baromètre HTS-Consulting – Villes et valeurs : enquête effectuée auprès de 1 000 citadins représentatifs de près de 10 % de la population urbaine hexagonale, du 11 au 23 décembre 2013.
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Mobilité : une attente forte vis-à-vis des élus

Les citadins souhaitent que les élus s’impliquent encore davantage pour améliorer la qualité des transports, tout en reconnaissant leur dynamisme en la matière.

Trois habitants sur dix (31 %) ont placé la mobilité comme première préoccupation, suivie par la qualité de l’air et des espaces verts (24 %) et l’urbanisme (21 %). Si 67 % des Nomades aimeraient une meilleure offre de transports publics, les Sédentaires (60 %) attendent un trafic plus fluide.


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