Aménager un quartier innovant avec les « smart grids »

Publié le 27 juin 2013 à 0h00 - par

Les réseaux électriques intelligents utilisent les technologies pour maîtriser la consommation d’énergie et favoriser de nouveaux usages. Une charte émet de nombreuses recommandations pour les aménageurs.

La Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Nice-Côte-d’azur a présenté, il y a quelques semaines, une charte sur l’aménagement d’éco-quartiers innovants, à l’aide des réseaux électriques intelligents (« smart grids »). Les communes peuvent s’inspirer de ce document, élaboré avec plus de quarante acteurs institutionnels et industriels, en collaboration avec la métropole Nice-Côte-d’azur, qui crée le vaste projet de l’Éco-vallée du Var.
 

Équilibrer production et consommation

La première étape consiste à déterminer la stratégie énergétique du quartier, en fonction de la répartition des sources d’énergie primaires locales disponibles pour produire les sources secondaires d’énergie (« mix » énergétique).

Selon la région, ces sources peuvent varier : solaire, éolien, géothermie, eau de mer, gaz, biomasse, réseau d’eaux usées… La stratégie a ainsi pour objectif de limiter le recours au stockage ou au pilotage de l’énergie, tout en parvenant à un équilibre entre production et consommation.

Il convient aussi de mutualiser les infrastructures dans un contexte urbain global : ville, métropole… En effet, les réseaux seront ensuite connectés aux autres services, comme les transports, la sécurité ou la santé.

Le réseau télécom, de préférence en fibre optique complété par un réseau mobile 4G, doit lui aussi être partagé pour contribuer à la fourniture de services : accès à internet, information des habitants, maintien ou hospitalisation à domicile, vidéoprotection… Les unités de production et de stockage de l’énergie devront également être mutualisées.

Les flux énergétiques – production et consommation – doivent ensuite être gérés pratiquement en temps réel, afin d’assurer la stabilité et l’équilibre du réseau de quartier.

Le niveau de service et de confort doit être maintenu pour les usagers : il faut donc prédéfinir ce niveau de service en fonction du niveau énergétique le plus bas possible. Cela permettra de déterminer quelle source d’énergie activer : production locale, stockage ou niveau de distribution.

Quant à la sécurité du réseau, elle est fondamentale ; elle doit assurer la « continuité sans faille » du service et prévenir toute intervention malveillante.
 

Éclairage public « intelligent »

Parmi les nombreuses fonctionnalités que doit piloter le « smart grid » (chaleur, froid, eau chaude sanitaire, éclairage, ventilation, recharge de véhicules électriques…), la commune doit introduire l’éclairage urbain.

L’enjeu est important : les communes dépensent environ 40 % de leur facture d’électricité pour assurer l’éclairage de la voirie. Avant même de faire intervenir le pilotage de l’éclairage, plusieurs techniques permettent déjà de réduire la facture : variation de l’intensité lumineuse en fonction de la fréquentation, réduction ou coupures nocturnes, allumage et extinction automatiques liés au lever et au coucher du soleil (horloge astronomique)…

Les lampadaires étant désormais contrôlables à distance, la commune peut choisir un pilotage individuel de chaque lampe et une planification horaire, après avoir étudié l’impact sur la sécurité. Le réseau d’éclairage public rendu « intelligent » peut aussi être utilisé pour proposer des services urbains : borne wifi, vidéosurveillance…
 

Tendre vers la « smart city »

Utiliser les technologies informatiques pour optimiser la production, la distribution et la consommation d’électricité devrait ainsi permettre d’atteindre l’objectif d’améliorer l’efficacité énergétique de 20 % d’ici 2020 fixé par la Commission européenne.

Toutefois, les actions destinées à améliorer la consommation énergétique, et contribuer ainsi à la réduction des gaz à effet de serre et des coûts, ne peuvent pas se limiter aux « smart grids ». Elles doivent être complétées par d’autres projets, à l’échelle du pilotage énergétique d’un quartier ou d’une ville, pour tendre vers le concept de « smart city ».

Martine Courgnaud – Del Ry

 


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